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Documentation et archives
17 juillet 2015

Hôtel du gouvernement : nécessité de penser au déménagement scientifique des archives

 

Hôtel du gouvernement de la République démocratique du Congo (Photo Delphin Bateko/Le Potentiel)

 

L’Etat congolais devra valoriser les talents locaux en ce qui concerne la gestion avant, pendant et après le déplacement des archives des ministères vers l’hôtel du gouvernement.

 Le gouvernement va bientôt inaugurer un nouveau bâtiment qui abritera les services de tous les ministères. La bâtisse vient d’être érigée sur le boulevard du 30 Juin, Place Royal, à Gombe. Sa construction prouve combien le gouvernement s’est engagé dans  la modernisation des infrastructures du pays. C’est donc non sans raison que la population salue l’initiative gouvernementale.

         Cependant, cette volonté risque de buter à une difficulté qui, si l’on n’y prend garde, peut déprécier le bon élan ainsi pris par l’Exécutif national. Il y a de sérieux doutes que l’on ait pensé à la gestion scientifique des archives du gouvernement avant, pendant et après l’aménagement des administrations ministérielles dans le nouvel immeuble du gouvernement.

         En archivistique, parmi les moments qui occasionnent la destruction des archives, il y a, entre autres, le déménagement, comme celui que le gouvernement s’apprête à effectuer quelques jours après l’inauguration de l’hôtel du gouvernement. Pendant le déménagement, on enregistre la disparition et la destruction des documents. Pour cette raison, il est souhaitable que l’Etat congolais associe les experts « congolais » en archives.

         Dans le cas précis, l’Etat congolais devra s’appuyer sur les produits de l’Institut supérieur de statistique de Kinshasa (ISS/Kin) qui, chaque année, forme des cadres compétents dans la gestion des archives et la documentation, ainsi que le personnel des Archives nationales du Congo.

         Ici, le travail consistera à évaluer le fonds archivistique, organiser le tri, l’inventaire, emballer les documents, veiller au déplacement des archives et au reclassement des archives dans le nouveau bâtiment. 

         Il faut rappeler qu’en Afrique centrale francophone, la République démocratique du Congo peut être le seul pays qui a des professeurs-experts en archives et archivologie qui peuvent accompagner ces travaux afin d’éviter la perte et la disparation des documents, à l’instar des professeurs Denis Nzonkatu et Bob Bobutaka. En  utilisant des experts et institutions du pays, l’Etat répondra favorablement au slogan cher au ministre de l’Industrie « Consommons congolais ». Ceci permettra de promouvoir les talents congolais et, par ricochet, protéger les secrets d’Etat. 

 

Les archives mal aimées en RDC

         Les archives en RDC connaissent beaucoup de problèmes depuis le règne du Roi Léopold II. Elles sont soit détruites, négligées, soit encore volées, sans qu’il ait des poursuites judiciaires contre les auteurs d’actes de destruction.

         Dans le cas de destruction des archives  les plus récents, on peut noter que depuis 2006, les archives de la RDC ont été détruites à quatre reprises. En 2006, une partie d’archives de la Cour suprême de justice a été détruite. Cette destruction a été provoquée par le contentieux électoral. En 2007, un incendie a détruit les archives de la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion (CONADER). En novembre 2009, ce sont les archives médicales des Cliniques universitaires de Kinshasa qui ont été incendiées. Et le dernier cas en date est celui des archives du ministère du Budget en 2015.

         Ce qui fait que l’Etat congolais connaisse des problèmes au moment de consulter certains documents administratifs en cas des problèmes internes, externes ou des litiges. La mauvaise gestion et mauvaise tenue des archives fragilise la sécurité du pays. 

La force des pays occidentaux ne réside pas seulement dans l’armement dissuasif mais plutôt dans la bonne tenue des archives qui leur permettent de connaître et maîtriser leur passé, sécuriser et évaluer le présent afin de mieux préparer l’avenir. C’est pour cette raison que le monde actuel veut que les archives et les documentations, quelles qu’en soient les institutions, soient gérées par des archivistes ou documentalistes attitrés, non par des historiens et autres hommes des lettres, moins encore par n’importe quel lettré sorti de l’université.

         Car, il existe des techniques bibliologiques pour la gestion, pour la lecture et pour la communicabilité des documents d’archives. Il convient de noter que la bibliologie n’est pas seulement la science des écrits mais la discipline qui étudie le comportement et l’esprit ainsi que la physique des écrits et du support document.

                                                                                                                                                                    Delphin Bateko Moyikoli

                                                                                                                                                                              00243 812237393

                                                                              delphinbateko@yahoo.fr

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  • Dans ce blog, sont publiées des reflexions sur le monde documentaire (archives, Documentation et Bibliothèque). La politique quelques fois interesserait ce blog et certaines photos de grands évènements en Afrique (RDC).
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