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Documentation et archives
13 février 2019

Génocide de Yumbi au Maï-Ndombe : les enquêtes piétinent, silence du gouvernement

 

S’il est vrai que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a été accueilli, dès sa prise de fonctions, par la grogne sociale, il est aussi vrai qu’il est assailli par les problèmes de sécurité dus notamment à la présence de nombreux groupes armés sur une bonne partie du territoire national et aux conflits intercommunautaires dont celui de Yumbi dans le Maï-Ndombe. Dans ces affrontements, les Nunu ont été des victimes expiatoires. L’intention de commanditaires, vraisemblablement, a été de chercher à exterminer les Banunu. Pour quelle raison ? Seule la justice pourra  éclairer l’opinion.

       

Yumbi

S’agissant de tueries survenues à Yumbi, cette cité de l’ex-province du Bandundu que le Haut commissariat de l’Onu aux droits de l’Homme appelle ‘‘génocide’’, la présence de plus de 16 000 personnes ayant trouvé refuge au Congo-Brazzaville, en traversant le fleuve Congo, a sûrement été au menu de la rencontre Félix Tshisekedi-Denis Sassou Nguesso, jeudi 7 février 2019.

        Le 16 janvier dernier, le Bureau des Nations unies pour les droits de l’Homme a annoncé que ces tueries avaient fait au moins 890 morts. Un bilan qui pourrait encore s’alourdir, a-t-il promis. Cela dans la mesure où plusieurs personnes ont été brûlées, se sont noyées ou ont été jetées dans le fleuve Congo. Le cynisme a été poussé plus loin jusqu’à la mutilation des organes génitaux.  

        Quelque 465 maisons et bâtiments ont été incendiés ou pillés, dont deux écoles primaires, un centre de santé, un poste de santé, un marché et le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

 Quid des enquêtes diligentées par l’Onu et le gouvernement sortant ?

        « Il est crucial que toute cette violence fasse l’objet d’une enquête approfondie et rapide et que ses auteurs soient traduits en justice », a écrit la haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, dans un communiqué parvenu à la presse. « Cela est impératif afin que justice soit rendue aux victimes de ces terribles attaques, mais aussi pour éviter de nouveaux épisodes de troubles intercommunautaires et pour faire face à la colère et au sentiment d’injustice qui pourraient conduire à des cycles répétés de violence entre les communautés. »

        Cette enquête est toujours en cours. Pour cet organisme onusien, elle devra démontrer ‘‘qui a fait quoi’’, afin de ‘‘poursuivre des potentiels auteurs’’ de ‘‘ces tueries à grande échelle’’, laissant à la justice la responsabilité de dire s’il s’agit d’un génocide.​

        L’Onu a donc ouvert une enquête sur ces violences, tout comme les autorités judiciaires de la RDC. Le chef de l’armée dans la région Ouest de la RDC, le général Fall Sikabwe, a révélé l’Agence France Presse (AFP), reprise par La Libre Afrique.be. « Les enquêtes sont en cours. Ils ont tué des militaires et des policiers, ont récupéré leurs armes pour massacrer », a-t-il déclaré, sans autre précision sur les tueurs.

 Une action planifiée

        Le directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme, Abdoul Aziz Thioye, s’est expliqué en ces termes : « Tout porte à croire, effectivement, qu’il y a eu un certain niveau d’organisation dans les attaques. Mais ce qui est clair, c’est qu’il y a eu des tueries à grande échelle. » Ce que le commandant des opérations militaires à Yumbi, le colonel Olivier Gasita, a confirmé : « C’était planifié, parce que les gens qui ont attaqué la cité de Yumbi, la localité de Nkolo et celle de Bongende, recevaient des ordres de quelque part. D’après nos enquêtes, il y avait une organisation qui commandait tous ces assaillants. »

 Silence des autorités congolaises : le président Tshisekedi invité à s’y impliquer

        Le gouvernement sortant ne semble pas s’impliquer dans ce conflit entre les ethnies Nunu et Tende pour établir les responsabilités en punissant les coupables. Pour une action planifiée, il est tout-à-fait normal qu’il y ait quelque part des tireurs de ficelles.

        On ose à peine croire qu’un simple enterrement d’un chef coutumier Nunu puisse mettre le feu aux poudres. D’où ces violences, liées aux rivalités sur les terres ancestrales entre les membres des communautés Nunu et Tende. Cela malgré l’interdiction des autorités locales. Lesquelles ? Et pourquoi ? C’est  la justice de répondre à ces interrogations.

        Il convient de relever le fait que la Société civile de Yumbi a signalé le fait que des véhicules de l’État avaient transporté des soldats et policiers qui se sont mêlés aux Tendé pour commettre ces forfaits à l’endroit de membres de la communauté Nunu. « Cela justifierait-il le silence du gouvernement ? Lequel est demeuré motus et bouche cousue devant cette sauvagerie des Batende. Mais, pourquoi, Bon Dieu ? », s’est interrogé un jeune Nunu, la trentaine révolue, qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter : « Ce qui est frustrant et agaçant, c’est le fait que les ‘‘génocidaires’’ continuent de circuler librement, sans être inquiétés. »

         Qu’à cela ne tienne ! Les tensions restent toutefois palpables entre Banunu et Batende, selon toutes les personnes interrogées par France 24.

        De son côté, le gouverneur de la province de Mai-Ndombe, Ngobila Gentini, un Tendé, assure avoir commencé à réfléchir sur la manière de régler ces problèmes, « la haine ayant pris des dimensions incommensurables. » En effet, dans ces affrontements, les Nunu ont été des victimes expiatoires. « L’intention de commanditaires, vraisemblablement, a été de chercher à exterminer les Banunu. Pour quelle raison ? Ici encore, seule la justice pourra nous éclairer », a également fait observer le jeune Nunu d’une trentaine d’années.

On ose également espérer que le nouveau pouvoir ne manquera pas de se saisir du dossier pour chercher à mettre fin à ce conflit car une étincelle peut encore tout embraser.

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Commentaires
O
Bonjour papa beaucoup de perso'nes ne savent savent pas respecter la dignité de la vie humaine vie' bien qu prient;si ma justice matérielle ne mes prend pas celle du monde spirituelle s impose car elle est rigoureuse même après meur retour dans me monde spirituel (mort)ils se rendent compte qui ils jouaient avec le feux.Que Dieu Suprême vous accompagne dans vos efforts.La Vérité est Vérité ! ! ! Merci
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  • Dans ce blog, sont publiées des reflexions sur le monde documentaire (archives, Documentation et Bibliothèque). La politique quelques fois interesserait ce blog et certaines photos de grands évènements en Afrique (RDC).
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