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Documentation et archives
20 avril 2019

Le journal en ligne : un nouveau vent dans l’univers médiatique

         Aujourd’hui, l’Internet vient de mettre sur pied un nouveau mode de diffusion qui permet à la presse de se rapprocher de plus en plus de son public. Ce mode de diffusion est connu sous le nom de journal en ligne ou journal électronique ou encore press on line. Cyriaque Paré dans sa thèse défendue sur l’utilisation de l’Internet dans la presse écrite Africaine : cas de Burkina Faso disait que «certains analystes décrivent une mutation dans la pratique du métier des journalistes qui intéressera toutes les étapes, le traitement et la diffusion de l’information. Et concerne tous les médias, que ce soit l’audiovisuel ou la presse écrite. Une certaine opinion veut que l’avenir de la presse écrite soit sur Internet au risque de dépérir et disparaître. »

Le dictionnaire universel définit le mot presse comme étant « l’action de presser sur un support ». Dans le cadre de la publication, le mot presse signifie l’ensemble des publications périodiques et des organismes qui s’y attachent. Serge Guérin, dans son livre Cyber presse, disait: «la presse est aussi une industrie de main-d’œuvre. Il faut des journalistes, des rédacteurs et secrétaire de rédaction, des écrivains, des maquettistes pour recueillir, traiter et présenter régulièrement l’information ». Du point de vue institutionnel, il y a lieu de faire une distinction entre la presse audiovisuelle et la presse écrite. C’est le mode de diffusion qui différencie les deux presses. Par presse audiovisuelle, on sous-entend l’écoute (audio) et la vision (visuelle). Ce système dénommé audiovisuel (Av) est l’ensemble de tous les moyens permettant l’enregistrement et la reproduction de l’image et du son.

         Les techniques utilisées pour donner l’information et le divertissement découlent de deux canaux : la radio et la télévision. Ceux-ci constituent ce qu’on appelle les mass médias, car elles ont la capacité d’informer le public en un instant. Le terme presse écrite couvre un éventail large de publications. Mais toutes ces publications se ressemblent en ce sens qu’elles consistent en caractères imprimés à l’encre sur du papier. La presse écrite fait partie de self médias.

         En tant que moyen de communication de masse, la presse moderne possède trois fonctions fondamentales et plusieurs autres secondaires. Primo, avertir les lecteurs objectivement de ce qui se passe dans leur communauté locale, dans leur pays et dans le monde. Secundo, commenter ces informations de façon à faire le point de la situation. Tertio, fournir aux personnes ayant des biens ou des services à vendre un moyen de les faire connaître. 

Le journal en ligne, qu’est-ce?

         Par définition, il est le prolongement modifié de la version imprimée sur un autre support (Internet), ou les articles publiés sur Internet. Le journal en ligne est aussi le journal électronique du fait qu’il utilise les ordinateurs. Le mot en ligne signifie simplement l’existence d’une large diffusion qui est faite sur l’Internet. Et aussi, la rédaction peut modifier ses informations suivant l’évolution de l’actualité.  A présent, sa diffusion est gratuite contrairement à la diffusion de la presse écrite. Quant à la presse électronique, il faut distinguer la presse en version électronique et la presse exclusivement électronique. 

La presse en version électronique

         C’est la version numérisée de la version papier. Il ne s’agit que d’un transfert du contenu du support papier sur un support électronique, une sorte de base de données en texte intégral. Cette possibilité a été effective parce que tous les textes écrits étaient déjà stockés sur des disquettes, du fait de l’informatisation de la chaîne de traitement et de fabrication du journal papier.

         Ces papiers constituaient une véritable « mémoire électronique » du journal. Ces bases donnent d’immenses réservoirs d’information. C’est le cas par exemple du journal Le Monde. En Rdc, on peut citer les journaux L’Avenir, Le Potentiel, L’Observateur, etc. Certains sites-webs qui sont dans cette logique de publier la version papier telle qu’elle est à la presse en ligne préfèrent utiliser le logiciel-gratuit-Acrobat.

         Pascal Lapointe, dans son article « un gros morceau » sur le Journal de Montréal sur Internet souligne que le logiciel-gratuit-Acrobat « lit » les documents enregistrés en format Portable document format (Pdf), ce qui permet de voir à l’écran une page telle qu’elle apparaissait à l’origine, sur papier. Un journal de Montréal en Pdf permettrait donc de faire défiler sur l’écran de son ordinateur, les unes après les autres, les 100 et quelques pages de l’édition du matin.

 La presse exclusivement électronique

         Pour cette presse, il ne s’agit plus d’une copie de la version papier mais d’un journal créé exclusivement sur mode informatique, impliquant une nouvelle forme d’écriture, le journal numérique. Ce sont les Américains qui ont tenté les premiers essais. De plus en plus, l’édition on line s’affranchit de l’édition papier, avec sa ligne d’édition, ses journalistes spécialisés, avec des articles inédits par rapport à la version papier. Les innovations majeures sont testées actuellement : le journal personnalisé en fonction des centres d’intérêt de chaque lecteur (diffusion sélective de l’information), l’édition personnalisée en fonction des thèmes définis par l’utilisateur. Une tablette ultra-plate pouvant être transportée partout, donnant accès à tous les journaux électroniques. L’écriture télématique nécessite des règles qui lui sont propres : textes courts (taille de l’écran) où l’information essentielle est mise en valeur, un menu clair pour retrouver vite une information ; l’information doit être mise à jour rapidement, coller à l’actualité. Du point de vue rédactionnel du journal exclusivement électronique, l’aménagement se fera sur la forme plus que sur le fond. Comme pour la presse écrite, un soin tout particulier doit être apporté à la titraille : titres, accroches, chapeaux, intertitres, légendes et surtout, certaines précisions sur la localisation du lieu par kilométrage et selon les quatre points cardinaux. La mise en ligne amènera aussi sur votre site des gens qui n’ont jamais mis les pieds dans votre pays et ceux qui n’en ont peut-être jamais entendu parler.

         Et aussi une équipe rédactionnelle spécialisée doit être mise en place afin de s’occuper de la traduction des écrits publiés dans la presse papier à la presse en ligne. Le livre « Internet à l’usage des journalistes africains » soutient que un journal papier n’a rien à voir avec l’architecture d’un site-web. En version papier, le format est le même pour chaque page, les pages se visualisent chacune en intégralité (deux par deux, en presse magazine).

         Avec Internet aujourd’hui, la distribution devient « diffusion » et le lecteur devient « utilisateur », lequel ne se contentera plus de «feuilleter» son journal mais de «naviguer» sur l’information. Avec ces changements de comportements, c’est toute l’approche traditionnelle de la presse qui se trouve être remise en cause. L’on doit aussi souligner que l’ours du journal doit contenir aussi bien les numéros de téléphone des journalistes que leurs e-mails de manière à ce qu’ils entrent en contact ou en discussion avec les utilisateurs sur les informations diffusées en ligne. 

         La version en ligne a eu des effets très positifs en termes de marketing et de publicité. De par la publicité en ligne qui peut constituer pour l’éditeur de la presse à papier un revenu d’appoint. Mais elle ne peut remonter la presse en faillite, car ses informations sont diffusées gratuitement. Beaucoup de maisons de presse qui disposent de sites sont connues du public et gagnent beaucoup de marchés, soit à l’intérieur du pays, soit à l’extérieur. Il existe aussi l’abonnement électronique qui est moins coûteux que l’abonnement du journal papier. En Rdc, l’Agence de presse associée (Apa) utilise l’abonnement électronique.

 

Echange d’informations  et archives  virtuelles

         Le transfert des informations sur le net ou sur le web est assuré par le webmaster. Tandis que la recherche des informations sur le net pour les journalistes (rédaction) est faite par le cyberthécaire (chargé de recherches d’informations et de documentations spécialisées dans les sources disponibles sur Internet). Il gère les archives virtuelles du journal. Etant donné que la lecture à la presse on line est gratuite, les maisons de presse qui ont adopté ce mode de diffusion par Internet peuvent faire des affaires à partir de leurs archives virtuelles. Cela est possible seulement s’il y a une banque de données et une base de données.

         Pour la presse elle-même, les archives virtuelles ont double utilité. Primo, elles permettent aux journalistes de rechercher des articles de leur propre publication à partir de sa version en ligne plutôt que dans les archives papier du journal, qui, si elle existent, sont plus coûteuses à entretenir et sont d’un accès beaucoup moins rapide. Secundo, elles permettent aussi aux journaux d’augmenter leur chiffre d’affaires, en faisant payer les internautes qui souhaitent accéder à leurs archives. En Rdc, les maisons de presse qui se servent de ce mode de diffusion ne sont pas encore arrivées à mettre une banque de données pour leurs archives virtuelles.

         Il convient de souligner que la « press on line » a une grande importance pour ceux qui montent les revues de presse électronique.  Aujourd’hui, le grand problème est qu’il n’existe pas encore au monde des textes juridiques sur la conservation des documents virtuels. Mais certains pays ont doté leur dépôt légal (Bibliothèque nationale) d’une banque de données et un site qui peuvent garder toute la masse de documents versés par le teneur de site web dans le dépôt légal.

         En Rdc, la mise en ligne va faire disparaître le dépôt légal. A ce jour, la Bibliothèque nationale du Congo ne dispose pas d’une banque de données électronique  et n’a ni boîte électronique.

 Ses origines 

         Pour rappel, c’est en 1951que la poste britannique avait commencé à travailler sur un service d’informations électroniques connu sous le nom de Prestel. Prestel fournissait des informations et des renseignements électroniques, de même que les services comme la banque à domicile ou la réservation de billets d’avion, tous reliés à des terminaux spéciaux.

         En 1972, la France donnera un nouveau souffle au projet du journal en ligne (électronique) dénommé Minitel. La première expérience du journal électronique véritable est celle du quotidien américain San José Mercury News qui a lancé en 1993 une version électronique, Le Mercury Center.

 

Delphin Bateko Moyikoli

In, Journal Le Potentiel n° 3258 du samedi 23 octobre 2004 p.11

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