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Documentation et archives
26 juillet 2019

Britanniques chez les Banunu-Bobangi : l’influence de leurs littératures en RDC

Colonie britannique, la cité de Bolobo a été investie depuis 1888 par les Britanniques. Nous revenons ici sur quelques dates et faits marquant cette influence littéraire.

Delphin Bateko Moyikoli(delphinbateko@yahoo.fr)

L’actuelle cité de Bolobo (ex-Nganda Embe Monyongo), située dans la province du Maï-Ndombe, a été la colonie britannique érigée par la société missionnaire de baptiste (Baptist Missionary Society, BMS) appelée « Lobalaka », traduisez Orphelinat. Par ce fait, tous les originaires de l’ethnie Banunu-Bobangi étaient membre entier du Commonwealth.

 En 1889, les missionnaires baptistes placèrent la première imprimerie à Bolobo. En 1890 le britannique construit l'Hôpital de Bolobo. C'est le tout le premier Hôpital dans l’arrière pays en milieu indigène entre Kinshasa et Kisangani.

Hopital de Bolobo

                        Hopital de Bolobo construit par des britanniques en 1890

 

1895 marque le début de la rédaction du livre scolaire «Monkana mo boso mo tanga », entendez premier livre de la lecture ; en 1899, la rédaction de la grammaire et du dictionnaire Anglais-Bobangi-Anglais. En 1905, la première édition de cantique en Bobangi « Nzembo li bonyambe ». En 1922, la publication du Nouveau Testament en Bobangi « Mbengue temuembe yesumasiya». En 1947, la disposition du livre de Lobino en bobangi « Lobino moto o mpoto o kala-kala». Ce livre, l’œuvre de Robinson Crusoé, est un roman anglais écrit par Daniel Defoe et publié en 1719. L'histoire s'inspire très librement de la vie d'Alexandre Selkirk. Écrit à la première personne, l'intrigue du roman se déroule sur une île déserte où Robinson, après avoir fait naufrage, vécut pendant 28 ans. Durant son séjour, il fit connaissance d'un « nègre » qu'il nomma Vendredi. Les deux compagnons vécurent ensemble pendant plusieurs années avant de pouvoir quitter l'île. Hormis ces publications, il y a eu aussi le livre de botanique « Ma-mimboto », le livre de zoologie « Mambi ma bibwele », et le livre de l’éducation féminine « Ma-bonyango ».

Colonie britannique

Vers les années 1980 les chrétiens de Bolobo vont bénéficier de la revue « Décision », une publication du pasteur Billy Graham. C’est là que cette population va avoir des connaissances sur le pasteur Osborne et certaines prédications de Billy Graham. 

En 1935, Bolobo a connu une grande effusion du Saint-Esprit, sous la conduite du révérend-pasteur Mac Beath surnommé Moteyi Ewando par les Banunu-Bobangi avec d’autres chrétiens tels que Andaliya Bobutaka (le père de feu le footballeur Bobo Bobutaka Bokina de l’AS V. Club). La force de cette effusion avait touché une grande partie de l’actuelle province de Maï-Ndombe et une partie de Congo-Brazzaville.

Macbeat

Révérend-pasteur Mac Beath surnommé Moteyi Ewando 

La plupart d’entre ces populations ont abandonné leurs fétiches et totems « Binkoko ». À travers le monde, on dénombre plus de six grands vagues d’effusion de Saint-Esprit dont en Europe (1727), aux Etats-Unis (1792).

Seulement en septembre 1960, un fonds britannique construit l’Institut Monyongo. Hormis les documents élaborés pour l’évangélisation et l’enseignement scolaire, les missionnaires ont appris aux Banunu-Bobangi l’art de tailler l’ivoire. Thomas Combert et George Grenfell « Nkoko Talatala, Grand-père en  lunettes », se sont chargés d’apprendre aux autochtones cet art vers 1900.

En 1909 les missionnaires de BMS vont doter la cité de Bolobo de l'Eglise Ngamakala. Ngamakala est le nom du premier Nunu-Bobangi a avoir eu le bampteme chez le protestant à Bolobo.

 

Eglise Ngamakala

 

                                                 Eglise Ngamakala constuit en 1909

Bolobo a été construit par des Britanniques comme les Etats-Unis d’Amérique, avec une seule langue l’anglais et des populations venues de partout. À Bolobo, une seule langue Bobangi, langue de l’évangélisation et de l’instruction. Ici, il faut ajouter que la langue Bobangi  a été utilisée comme code dans l’une de deux guerres mondiales tandis que le Lingala dans la guerre de Vietnam.  

La colonie a été peuplée de Bobangi, Sengele, Boma, Tetela, Tiene (Tini ou Tende), Tyo, connu sous l’appellation de Bateke (nom issu de la langue Bobangi qui signifie « vendeurs »), Lokele, Mongo, Bakongo… Tous sont devenus peuple bobangi. Les habitants de la colonie parlaient couramment l’anglais britannique. Les habitants de Bolobo, autrefois appelés « Banaba Nsango Ndamu », entendez enfants de la Bonne Nouvelle.   

Les missionnaires de BMS ont formé cette population dans trois dimensions, à savoir la dimension spirituelle, la dimension administrative et la dimension sociale. L’encadrement des britanniques  à la population Banunu-Bobangi reposait sur la « vérité nous libère » en bobangi (Bonyomeni boko lokusola) et Organiser avant de manger ( Olé n’o sekele boso o sekelé).   Malheureusement, ces trois dimensions disparaissent à petit feu. Car les bénéficiaires n’ont pas bien transmis cette éducation à la génération suivante.

 Et pourquoi les Britanniques avaient-ils préféré rester à Bolobo et travailler avec le peuple Nunu-Bobangi ? Cela pour deux raisons : selon certaines sources, la cité de Bolobo était l’unique contrée, de Kinshasa à Kisangani, où la cité est nourrie par du vent venait du fleuve Congo et non de la forêt. Et d’autres sources font remarquer que les Banunu-Bobangi ne consommaient que les gibiers sur le pied(les animaux ou poissons etouffés). Ces deux témoignages  sont des indices de la spiritualité divine.    Bien avant l'arrivée des missionnaires, les Banunu-Bobangi avaient leur propre monaie: Nseke et Lotsi. Les Banunu-Bobangi sont parmi les populations congolaises qui font de voyage astral.

 Il convient d’ajouter aussi que les Banunu-Bobangi n’étaient pas intéressés par l’armée de l’époque coloniale et  même celle de l’après cette époque. Ce, à cause des brutalités que le roi Léopold II de Belgique avait fait montre à ses peuples de part leur parcours de Mongala ou Bongala « colère » (fleuve navigable) et les enseignements britanniques. Parmi les premiers hauts gradés, il y a eu le général Bopeya (aîné du général Célestin Bengama). 

 Dans les archives des missionnaires de baptiste à Bolobo, on retrouve quelques noms des missionnaires britanniques ayant participé à la composition et à la traduction de certains cantiques à Bobangi. Il s’agit de Christopher surnommé par les Nunu-bobangi Bonkanya et son épouse Mme Christopher surnommée Mama Bonkanya ; Glennie surnommé Ebaka ; Scivener surnommé Ekanda ; L.G West surnommé L. Ebaka ; Glenesk surnommé Eyoka ; Miss Hickson surnommée Mama Eyoko ; J. A. Clark surnommé Eziba ; Miss G. E. Lowman surnommée G. Eyoko ; Whitehead surnommé Nkasa ; Mrs Whitehead surnommée Mama Nkasa ; Dronalias Nzoli ; Michael Richards dit Nzimba ; et JC. Garside alias J. Ewando. Il faut noter que chez les Nunu-Bobangi, à Bolobo, les Anglais étaient surnommés de Bangelesa.

 

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