Bibliologie et biologie : des sciences de la vie ou des sciences vivantes

La vie d’un homme sur terre est composée de doubles souffles : un souffle pour procréation  de sa progéniture (trace) et un autre pour émettre les nouvelles pensées (trace) de l’orientation de la société. Les traces témoignent la vie ou l’existence. En biologie, on dit « il n’y a pas de génération spontanée » et en bibliologie nous disons « il n’y a pas d’écrits sans auteurs et sans cause ». C’est ainsi que si on veut exterminer un peuple, on commence par éliminer les populations qu’on y trouve et sa documentation (archives, livres, monuments…).    

 Delphin Bateko (delphinbateko@yahoo.fr)

                        

          Après une longue observation expérimentale entre les deux disciplines scientifiques à savoir : Bibliologie et Biologie, il ressort selon mes observations personnelles que toutes ces disciplines  sont des sciences de la vie ou les sciences « vivantes » ou encore des sciences qui cherchent ou étudient les vivants. Toutes ces disciplines recherchent de part et autre la vie selon leur ligne de démarcation. Et je suis sûr que si aujourd’hui le continent noir, l’Afrique, a des sérieux problèmes de développement, c’est à cause de la négligence de la bibliologie (Livre, archives, périodique...)

Explication conceptuelle de la bibliologie et de la biologie

Bibliologie   

          Etymologiquement, le concept bibliologie est composé de deux mots, à savoir « biblio » (en grec), qui signifie livre et, en français, « logie » ou « logos », étude (en grec). Le terme de bibliologie est parfois utilisé pour désigner les études menées sur l'histoire du livre et ses procédés de fabrication, de diffusion et de conservation. Le livre et l’écrit sont les objets d’études de la bibliologie. L’histoire de la science est donc corollaire de l’écriture et du livre. Dans cette option, il ressort que la finalité de la bibliologie dans un écrit ou livre ou encore une pensée scribalisée (texte) est de rechercher la pensée vivante ou l’écrit vivant dans une pensée ou dans un texte ou encore dans un livre.

        Il faut rappeler que dès la deuxième moitié du XXe siècle, les spécialistes du domaine ont pu identifier plusieurs disciplines de cette science de la bibliologie : « archivistique, bibliographie matérielle, bibliothéconomie, biomécanique de l'écriture, cryptographie, diplomatique, documentologie, éditologie, emblématique, épigraphie, ...

Biologie

           Ethnologiquement parlant le concept biologie est composé de deux mots « Bios » (du grec bios « la vie » et logos, « discours »), comprennent les domaines de la science qui impliquent l'étude des organismes vivants - tels que les micro-organismes, les plantes, les animaux et les êtres humains - ainsi que des ...

         La biologie, ou science de la vie, s'intéresse à l'évolution des espèces (phylogenèse) et à leur multiplication (biodiversité), à la reproduction et au développement (ontogenèse) des individus, à la morphologie et à la physiologie des êtres vivants, aux relations entre individus, entre espèces et avec l'environnement. Elle recouvre une partie des sciences de la nature et de l'histoire naturelle des êtres vivants

       Science qui a pour objet l'étude de la matière vivante et des êtres vivants : reproduction (embryologie, génétique), habitat, environnement (écologie), comportement (éthologie).

Il est bon de noter que des domaines ci-après sont de la biologie : la botanique, zoologie, anthropologie : Classification des êtres vivants. Écologie, éthologie, sociologie : Analyse et étude des sociétés et organisation des êtres vivants. Embryologie : Développement, des êtres vivants.

Pourquoi considérer  la bibliologie la science de la vie comme la biologie ?

         La bibliologie est parmi les sciences de la vie et aussi la science de vivant comme la biologie du fait qu’elle étudie des écrits vivants qui se trouvent dans un texte ou livre. Cette recherche bibliologique est menée grâce à l’indexation des documents. Par définition, l'indexation est l'opération qui consiste à décrire et à caractériser un document à l'aide de représentations des concepts contenus dans ce document, c'est-à-dire à transcrire en langage documentaire les concepts après les avoir extraits du document par une analyse. C’est-à-dire le responsable de traitement intellectuel des documents cherche à identifier les mots qui conviennent pour répondre aux usagers.

         Dans une unité documentaire, c’est le spécialiste qui fait vivre ou valoriser son fond documentaire par sa manière  d’orienter les usagers à partir de l’indexation. Les usagers ne cherchent jamais dans les unités documentaires les écrits morts ou des livres qui ne répondent plus à rien. La tendance de demander repose  plus sur l’actualité que des ouvrages datant.

     Bref la bibliologie suit l’écrit de la conception, de la production, de la distribution jusqu’à la consommation.  Elle  accompagne l’homme dès la conception jusqu’à la mort. Ici on peut évoquer le cas des archives. Les archives accompagnent l’homme de sa conception dans le ventre de sa mère jusqu’à la dernière demeure. 

        Le travail journalier d’un bibliologue (bibliothécaire, documentaliste, archiviste…) est de rechercher et d’identifier les écrits vivants, livres vivants et les textes vivants. Ce travail est réalisé dans la partie traitement intellectuel d’un document.

En journalisme aussi, lors du tri et du traitement de l’information, le journaliste cherche des données qui ont la vie pour diffuser à son public.  

       De même pour la biologie, le biologiste  dans son métier de tout le jour est de rechercher à identifier des cellules vivante, de les reproduire et de superviser leurs croissance. Et la biologie est avec l’homme dès la conception jusqu’aux derniers souffles.

     Il faut ajouter que sont des produits bibliologiques (archives, livre, journal…) qui donnent la vie à la pensée ou nourrie la pensée. La pensée est nourrie par la lecture. Autrefois, un livre, journal ou une bibliothèque était considéré comme la nourriture du cerveau. Les Romains ne disaient-ils pas « Mens alitur discendo » (entendez l’esprit se nourrit des études : NDLR) ? Car le livre ou la bibliothèque  permet au cerveau de l’intellectuel de se renouveler de connaissances.

            La mission principale des institutions documentaires dans une société est entre autre de maintenir l’intelligence, d’inciter la créativité, créer l’émulation et rappeler pour une évaluation d’une part, et conservation de la pensée scibalisée ou des traces d’autre part.  

        La bibliologie est aussi la science de la vie du fait qu’elle garde des traces d’existence des êtres humains. Car, il est difficile de parler de la vie d’un peuple sans parler des aïeux de cette population.

C’est pour cette raison que les premiers butins de la guerre sont des archives (traces-mémoires), des femmes ainsi que des enfants. Le professeur congolais Bob Bobutaka l’a stigmatisé dans son nouveau concept appelé « Archivocide ». Par compréhension, l’archivocide est l’élimination planifiée des documents clés (archives et documentations) et des gardiens (chef coutumier, chef de village…) des entités décentralisées,  des entités administratives décentralisées ou familles pendant des rébellions, des guerres ou pour des raisons d’occupation d’une bande de terre ou encore pour changer et effacer l’histoire d’un peuple ou un pays. Ce phénomène est appelé communément « Effacer des traces ».