Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Documentation et archives
18 septembre 2022

Reine Elisabeth II du Royaume-Uni et l’Afrique

Bob BOBUTAKA Bateko

Professeur des Universités en République Démocratique du Congo

bobbobutaka@yahoo.fr

+243999924196

Introduction

Elisabeth II est la fille de George VI et Élisabeth Bowes-Lyon. Sa sœur cadette est Margaret du Royaume-Uni (Margaret Rose) ; elle est née le 21 août 1930 à Glamis en Écosse et morte le 9 février 2002 à Londres.

La Reine-Mère du Roi Charles IIIest un monarque britannique extraordinaire, non seulement parce qu’elle a été au service de son royaume, mais également,  elle avait un penchant sur l’Afrique.

A cet effet, elle a effectué 21 visites au continent  des pharaons. Son amour pour l’Afrique a occasionné certaines hostilités avec certaines autorités de l’establishment britannique, notamment Churchill et Thatcher.

Nous considérons que cette reine est un modèle pour le genre féminin dans sa lutte de reconnaissance sociétale égalitaire face à l’imperiummasculin.

Sa naissance en Angleterre et son décès en Ecosse constitue, pour nous, une des expressions de la consolidation de l’union de son royaume.

La réflexion sur la Reine Élisabeth II nous rappelle l’influence britannique à Bolobo avec le Banunu-Bobangi pendant la décennie 1880.

Il est aussi vrai que, pour certains Africains, les gouvernements d’Élisabeth II ont impacté négativement l’image de sa Majesté en Afrique, notamment avec la colonisation qui, du reste, n’a pas été seulement une calamité.

                                

1. Les éléments biographiques de la Reine Elisabeth II

Élisabeth II (en anglais : Elizabeth II), née le  21 avril 1926 à Mayfair à Londres et morte le 8 septembre 2022 au Château de Balmoral en Ecosse. Elle est reine du Royaume-Uni et des autres Royaume du Commonwealth du 6 février 1952 jusqu’à sa mort.

De 1953 à 2022, la titulature complète de la reine est : Sa Majesté Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la Foi.

La princesse Élisabeth devient alors, à l'âge de 10 ans, l'héritière présomptive[1] de la Couronne britannique.

À sa naissance, elle est troisième dans l'ordre de succession au trône après son oncle et son père. En 1936, son oncle devient roi, mais abdique quelques mois plus tard, laissant le trône à son frère cadet.

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle s'enrôle au sein de l'Auxiliaire Territorial Service. Le 20 novembre 1947, elle épouse Philip Mountbatten, prince de Grèce et de Danemark, avec qui elle aura quatre enfants : Charles, Anne, Andrew et Edward.

Elle a appris le cours de français qu’elle parle couramment, de mathématiques, de droit constitutionnel où elle excelle et de mécanique en apprenant la réparation des véhicules militaires. Elle fait ses premiers pas de princesse en présentant ses condoléances aux familles des grenadiers tués au combat. 

Elle connaît également des moments difficiles, notamment l'assassinat de l'oncle et mentor du prince Philip, en 1979, les séparations et le divorce de trois de ses enfants en 1992, la mort de sa belle-fille, Diana Spencer, en 1997. Aussi les morts presque simultanées de sa sœur et de sa mère en 2022 ainsi que la mort de son époux en 2021 après plus de 73 ans de mariage.

Au cours d'un long règne où elle voit se succéder quinze Premiers ministres britanniques, elle effectue de nombreuses visites historiques et supervise plusieurs changements constitutionnels dans ses royaumes.

Il est important de noter qu’elle a hérité son nom de la Reine d’Angleterre Élisabeth Ier. Celle-ci est née le 7 septembre 1533 au palais de Placentia à Londres et morte le 24 mars 1603 au palais de Richmond.

Cette Élisabeth était la fille du roi Henri VIII, et le cinquième et dernier membre de la dynastie de Tudor sur le trône anglais.

L’exécution de sa mère Anne Boleyn, trois ans après sa naissance, lui fit perdre son titre de princesse, reçu à sa naissance et entériné par le Second Acte de Succession.  

Comme reine, l'une de ses premières décisions fut de restaurer l'autorité de l'Église protestante anglaise aux dépens de l’Église catholique promue par sa demi-sœur Marie, comme seule religion d'État, et devint le gouverneur suprême de l'Église anglicane. Ce Règlement élisabéthain évolua par la suite pour devenir l'Église d'Angleterre.

Elisabeth II a fait aussi l’objet de plusieurs réflexions dont celle de Smith et Rodriguez en 2018. Ce faisant, nous retenons de cette publication que « Cette nouvelle biographie de Sally Bedell Smith explore en profondeur la vie privée et la vie publique de la Reine qui aura marqué la seconde moitié du XXe siècle. L’auteur, journaliste à VanityFair et spécialiste de la monarchie britannique, a eu un accès inédit aux correspondances de la Reine et à ses proches collaborateurs »[2].

Ils continuent leur synopsis en notant qu’ « elle s’est entretenue avec plus de 250 personnes parmi les amis de la Reine, dont beaucoup ne s’étaient encore jamais exprimés, ainsi que d’anciens chefs d’état, des premières dames des conseillers du Palais et des ambassadeurs. Ils lui ont révélé de nombreux détails et anecdotes permettant de dresser un portrait clair, précis et incisif de la souveraine qui a dû apprendre à concilier sa vie d’épouse, de mère et de grand-mère (et même d’arrière-grand-mère) et son rôle à la tête d’un empire ayant subi une véritable transformation sociale tout au long de son règne »[3].

Enfin, ils stipulent qu’« Elle montre avec pertinence comment l’obligation d’être toujours neutre pour incarner une force immuable et rassurante a influencé toute la vie d’Elizabeth II, la forçant notamment à dissimuler un sens de l’humour assez développé et visible uniquement par ses proches, dont certains font à l’auteur des révélations amusantes. Nous comprenons mieux à la lecture le statut d’icône de la Reine, que Churchill résumait ainsi : Si nous subissons une défaite, le Parlement renverse le gouvernement. Si nous remportons une victoire, la foule acclame la Reine »[4].

2. La Reine Elisabeth II et l’Eglise anglicane

Pour son identité théologique, on peut retenir que la vie de la Reine Elisabeth II  était liée intimement à sa divinité. En effet, « La religion est très importante pour la monarchie britannique. Pour la famille royale, c’est une question de croyance personnelle, exprimée dans le culte chrétien régulier, note Philip Williamson, professeur à l’université de Durham. Selon Catherine Pepinster, la foi de la reine a été particulièrement influencée par son grand-père, George V. Elle décrit une croyance basée sur la Bible. Ceux qui connaissent Elisabeth II disent qu’elle aussi adore sa Bible et son livre de prières»[5].

Il est important de rappeler que c’est la reine Élisabeth Ier qui fonde l'anglicanisme dès avril 1559 et rétablit l'Acte de suprématie qui la fait chef suprême de l'Église en Angleterre. Plus de la moitié des habitants de l'Angleterre sont baptisés dans l'anglicanisme, religion officielle de la Grande-Bretagne, mais les pratiquants sont une minorité. Vingt-six évêques siègent à la Chambre des lords.

De l’histoire de l’imperium  de l’Eglise Anglicane, on note que « (…) pour la validité du Sacre de l’Archevêque Parker, le successeur du Cardinal Pole[6] à l’Archevêché de Cantorbéry, ce cardinal mourut quelques heures après la Reine Marie, en sorte que la Reine Elisabeth [Ier], en montant sur le trône, trouva vacant le premier Siège de l’Eglise Anglicane »[7].

Par archevêché, nous attendons le siège épiscopal d'un archevêque. Certes, il a  deux approches sémantiques : c’est la ville épiscopale où habite un archevêque et où se trouve la cathédrale d'un archidiocèse; en second lieu, c’est la résidence habituelle d'un archevêque, située dans cette même ville.

L'archevêque de Cantorbéry est, après le gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre, le chef de l'Église d'Angleterre et de la Communion anglicane. Il est le successeur de saint Augustin de Cantorbéry, le premier archevêque de 597 à 605.

De nos jours, l’archevêque de Canterburry en fonction est Justin Portal Welby. Il est né le 6 janvier 1956 à Londres. C’est un ecclésiastique et théologien anglican britannique, qui est intronisé archevêque de Cantorbéry et primat de l'Église d’Angleterre le 21 mars 2013.

C’est la Reine Elisabeth II qui l’a nommé le 9 novembre 2012, il succède à Rowan Williams en tant que primat de l'Église d’Angleterre à partir du 1er janvier 2013 et est intronisé dans la cathédrale de Canterbury le 21 mars 2013.

La Reine et grand-mère du prince Williamprince de Gallesa réussi à gérer en appliquant notre théorie de la Croix[8]en mettant en exergue l’humanité à travers la politique (approche horizontale) et la divinité avec la religion sur fond de l’approche verticale. Pour ce faire, nous notons que la « Reine d’une monarchie parlementaire non séparée de l’Église anglicane, Elizabeth II avait un rôle politique et religieux plus formel que réel »[9].

3. La princesse et la Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle s'enrôle au sein de l'Auxiliary Territorial Service(ATS).

Concernant cette guerre, on peut retenir que c’est un conflit armé à l'échelle planétaire qui dure du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945. Ce conflit oppose schématiquement les Alliés et l’Axe.

Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre mondiale(28 juil. 1914 – 11 nov. 1918) et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois principales nations de l’Axe (le Troisième Reich, l’Italie fasciste et l’empire du Japon), elle est favorisée par la convergence d’un ensemble de tensions et conflits régionaux, notamment en Afrique avec la Seconde guerre entre l’Ethiopie et l’Italie dès 1935.

De ce qui précède, on observe que l’Afrique à travers l’Éthiopie était aussi à la base du déclenchement de ce conflit mondial.

Aussi, en Espagne où la guerre civile commence le 18 juillet 1936, en Chine où les agressions du Japon débutent le 7 juillet 1937, puis en Europe centrale où l'Allemagne annexe autoritairement l’Autriche le 11 mars 1938 et les territoires des Suèdes pris à Tchécoslovaquie le 21 octobre 1938.  

Enfin, le 1er septembre 1939elle agresse militairement la Pologne  selon un pacte passé avec l'Union des républiques socialistes soviétiques, abrégé l’URSS. Ce dernier événement provoque dès le 3 septembre 1939, l'entrée en guerre du Royaume-Uni (à 11 h), de la France (à 17 h), et de leurs empires coloniaux respectifs.

Pour les soviétiques, il est utile de noter que tout d'abord associés aux Allemands dans le partage de l’Europe, ils rejoignent le camp des Alliés sur le front Est-européen à la suite de l'invasion de l’Allemagne le 22 juin 1941.

Quant aux États-Unis d’Amérique, les Américains  abandonnent leur neutralité après l'attaque de Pearl Harbor[10] par les forces japonaises, le 7 décembre 1941. Dès lors, le conflit devient vraiment mondial, impliquant toutes les grandes puissances, et la majorité des nations du monde sur la quasi-totalité des continents.

Ce conflit planétaire prend fin sur le théâtre d’opérations européen le 8 mai 1945 (date en Europe de l'Ouest), (9 mai 1945 en URSS du fait du décalage horaire) par la capitulation sans condition  du Troisième Reich[11], puis s’achève définitivement sur le théâtre d'opérations Asie-Pacifique le 2 septembre 1945 par la capitulation également sans condition de l'Empire du Japon, dernière nation de l’Axe à connaître une défaite totale.

En mettant en évidence l’entreprise guerrière japonaise, nous retenons de cette guerre du synopsis du livre de Claire Rouillière que « La mémoire de la seconde guerre mondiale est, aujourd'hui encore, un sujet brûlant au Japon. Alors que la guerre est terminée depuis bientôt 60 ans et que le Japon s'est construit une respectabilité internationale, des scandales relatifs au dernier conflit mondial continuent de ternir l'image de ce pays dans l'esprit de ses principaux partenaires. En effet, la façon dont le Japon appréhende son rapport au passé est empreinte d'une certaine ambiguïté; reconnaissant sa responsabilité dans les crimes, certains éléments continuent néanmoins de montrer des signes de nostalgie envers l'époque militariste »[12].

En revenant sur l’impact de la reine Elisabeth II à l'Auxiliary Territorial Service, nous notons d’abord que c’était la branche féminine de l’Armée britannique au cours de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été formée le 9 septembre 1938, originellement comme un service de femmes volontaires, et a existé jusqu'au 1er février 1949, quand elle a été fusionnée dans le Women's Royal Army Corps.

Mais, bien avant l'ATS a pour origine le Women'sAuxiliaryArmy Corps (WAAC), qui s'était formé en 1917 comme un service volontaire. Pendant la Première Guerre mondiale ses membres ont exercé différents métiers comme commis, cuisinières, standardistes et serveuses. Le WAAC a été dissous en 1921, quatre ans seulement après sa création.

Il est aussi important de retenir que pour des considérations légistiques, en décembre 1941, le Parlement britannique a voté la Loi sur le Service national (National Service Act), qui incitait les femmes célibataires âgées de vingt à trente ans à rejoindre l'un des services auxiliaires. Ceux-ci regroupaient l'ATS, le Women's Royal Naval Service (WRNS), le Women'sAuxiliary Air Force (WAAF) et le Women's Transport Service (WTS). Les femmes mariées ont aussi été appelées plus tard, seules les femmes enceintes ou avec des jeunes enfants étaient exemptées.

Nos recherches  renseignent aussi qu’« En 1945, Elizabeth II s’engage ainsi et devient la première femme de la famille royale à servir dans les forces armées en intégrant l’Auxiliary Territorial Service, la branche féminine de l’armée britannique. Malgré son rang, elle n’hésite pas à se salir les mains : elle apprend à conduire et officie comme mécanicienne »[13].

En effet, la genèse de cette histoire de la princesse est que « Lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale, l'héritière du trône d'Angleterre n'a alors que treize ans. Au début des hostilités, alors que le Royaume-Uni est régulièrement bombardé par l’aviation allemande, la famille royale refuse qu'Elizabeth et sa sœur soient évacuées au Canada. Mes enfants n'iront nulle part sans moi. Je ne partirai pas sans le roi. Et le roi ne partira jamais, avait alors expliqué sa mère la reine, épouse du roi George VI »[14].

Dans cetépisode, elle a exploite la communication politique et la communication de guerre en stimulant et encourageant les jeunes britanniques, et ce, malgré son jeune âge, la princesse Elisabeth prend dès lors part à la lutte.

Ce faisant, le 13 octobre de cette année, elle prend la parole à la radio pour la première fois de sa vie en ces termes : « En 1940, à seulement 14 ans, Elizabeth prononce ainsi son premier discours radiophonique à l’adresse de tous les enfants du royaume, dont de nombreux ont été déplacés : Nous savons, chacun de nous, qu’à la fin, tout ira bien ; car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, souvenez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux »[15].

On retient aussi de cette entreprise militaire que  « Une aventure folle pour une princesse que le roi a encouragée. George VI aurait même demandé à l’armée de ne faire aucun traitement de faveur à sa fille. La princesse Elisabeth n’en a, de toute façon, pas besoin. Elle obtient rapidement le grade de Junior Commander, équivalent à celui de capitaine en France. Elle devient ainsi la première femme membre de la famille royale à intégrer, activement, les forces armées britanniques »[16]

3. Elisabeth II, la Reine de Commonwealth africain

S’agissant de Commonwealth, on note que les royaumes du Commonwealth  sont les États souverains, membres du Commonwealth, qui partagent la même personne comme monarque et chef d'État.

Il y a actuellement quinze royaumes du Commonwealth et, bien que le roi ou la reine britannique soit le chef d’État de chacun d'entre eux, il s'agit de Couronnes différentes, et chaque État conserve sa souveraineté et son union personnelle.

À l'exception du Royaume-Uni, où le roi réside, le monarque est représenté dans chaque royaume du Commonwealth par un gouverneur général. Le véritable pouvoir appartient cependant au Premier ministre de chaque pays, élu par les membres du Parlement.

Les royaumes du Commonwealth sont essentiellement les anciennes colonies britanniques devenues indépendantes, mais qui ont conservé le monarque du Royaume-Uni comme chef de l'État. D'anciens royaumes sont devenus des républiques tout en ayant le souverain du Royaume-Uni comme chef du Commonwealth.

Depuis la déclaration Balfour de 1926, qui a fondé le Commonwealth, ce qu'on appelait alors les dominions— à l'époque le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, l'Irlande et Terre-Neuve — ont été renommés, au fil du temps, royaumes du Commonwealth. En 1931, le Statut de Westminster reprend ces termes tout en accordant aux pays concernés une plus grande souveraineté.

Il sied de mentionner que la déclaration Balfour du 15 novembre 1926 est un document issu d'une conférence impériale britannique présidée par Arthur Balfour. Elle reconnaît la souveraineté totale des dominions de l'Empire britannique – le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, l'Irlande et Terre-Neuve – vis-à-vis du Royaume-Uni.

La déclaration proclame que le Royaume-Uni et les dominions sont des Communautés autonomes au sein de l’Empire britannique, de statut égal, aucunement subordonnés les uns aux autres dans quelque aspect que ce soit de leurs affaires intérieures ou étrangères, mais unis par leur allégeance commune à la Couronne, et librement associés en tant que membres du Commonwealth britannique des Nations. Cette déclaration rend officielle un état de fait préexistant, puisque les dominions avaient, en pratique, déjà acquis leur indépendance.

Elle modifia également le rôle des gouverneurs généraux, qui ne seraient plus des représentants du gouvernement britannique (impérial) dans les dominions, mais des représentants de la Couronne. Ceci signifiait la fin officielle de l'ingérence du gouvernement britannique dans le gouvernement des dominions.

Il faudra insister sur le fait que le Statut de Westminster en 1931 reprit les termes de cette déclaration, tout en les accentuant pour offrir une pleine souveraineté aux dominions.

Nous considérons le Commonwealth comme une des expressions de notre théorie scientifique intitulée : la Théorie du pré-carré.

Celle-ci est« (…) une théorie qui est surtout d’application dans les domaines des Relations internationales, de la politique étrangère, du droit international et de la géopolitique. Elle consiste en une revalorisation des rapports particuliers régissant les anciennes colonies à leurs métropoles. Elle a aussi comme sémantique les relations entre les vainqueurs et les vaincus d’autrefois. Cette théorie a comme fondement fondamentalement l’Acte de Vienne et l’Acte de Berlin »[17].

4. Quelques visites africaines de la Reine Elisabeth

L’Afrique a permis à Elisabeth de venir comme princesse et au cours de cette visite elle se verra devenir la Reine du Royaume-Uni et du Commonwealth. Pour ce faire, Macaulay écrit que : « La reine Elizabeth II aurait eu une place spéciale dans son cœur pour l'Afrique, et elle était sur le continent à certains moments clés de sa vie »[18].

Élisabeth II gérait également l'Empire britannique ou l’Empire colonial britannique qui était un ensemble territorial composé des dominions, colonies, protectorats, mandats et autres territoires gouvernés ou administrés par le Royaume-Uni.

Le Royaume-Uni ayant aussi colonisé l’Afrique, il va de soi qu’il ait des pays africains de Commonwealth.

Il s’agit de :  l’Afrique du Sud, le Botswana, le Cameroun, l’Eswatini, le Gabon, la Gambie, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, le Maurice, le Mozambique, la Namibie, le Nigeria, l’Ouganda, le Rwanda, les Seychelles, la Sierre Leone, la Tanzanie, le Togo et la Zambie.

La reine Elizabeth II s’est rendue 21 fois en Afrique et  a visité pratiquement tous les pays du Commonwealth. Le premier fut particulièrement important dans son parcours.

Pour l’économie du texte, nous avons retenu les pays africains suivants : l’Afrique du Sud, le Kenya, le Ghana, l’Ethiopie, la Zambie et le Zimbabwe.

En effet, pour l’Afrique du Sud, on note qu’en  « Février 1947, le premier voyage de la princesse Elizabeth la mène en Rhodésie et en Afrique du Sud, sur fond de fortes tensions politiques. George VI apporte un discret soutien au Premier ministre Jan Smuts, un Afrikaner éduqué au Royaume-Uni qui s’efforce d’améliorer les conditions de vie de la majorité noire. Ce dernier perd (…) les élections face aux partisans de la ségrégation raciale. Elizabeth ne reviendra en Afrique du Sud qu’en 1995, alors que Nelson Mandela en est devenu le président. Une longue abstention qui marque son désaveu – implicite mais clair – de ce que fut l’apartheid »[19].

Et, dans l’Afrique du sud post apartheid, on note que « Nelson Mandela et la reine Elizabeth II s'appelaient par leurs prénoms, rare privilège, rappelle la fondation du héros de la lutte contre l'apartheid, après le décès de la souveraine. Ils se parlaient fréquemment au téléphone, s'appelant par leurs prénoms respectifs en signe de respect mutuel et d'affection, précise ce communiqué publié au lendemain de la disparition du monarque britannique à 96 ans »[20]

L’auteur note aussi qu’« Il avait aussi affublé la reine du surnom Motlalepula, qui signifie venue avec la pluie. Lors d'une visite d'Etat en 1995, Elizabeth [II] était arrivée avec des pluies torrentielles, comme on n'en avait pas vu depuis longtemps dans l'ancienne colonie britannique, avait raconté Mandela deux ans plus tard lors d'un banquet pour le prince Charles, aujourd'hui roi »[21].

A ce propos, Philippe Chassaigne qui est l’auteur de livre :La Grande-Bretagne et le mondestipule qu’« Entre 1952 et 1995, la reine ne s’est pas rendue en Afrique du Sud parce que ça aurait été cautionné la politique d’apartheid qui s’était mise en place »[22].

Lors de sa visite au Kenya, « La princesse Elizabeth de l'époque logeait à l'hôtel Treetops, aujourd'hui fermé, dans une partie rurale du Kenya, entourée de verdure, de grands arbres et d'animaux sauvages, lorsque son père, le roi George VI, est décédé et qu'elle est devenue reine à seulement 25 ans »[23].

Pour le Ghana, la danse africaine a eu gain de cause de laReine.En effet,  « En 1961, la reine Elizabeth II, en visite au Ghana, ouvre le bal en dansant un fox-trot avec le président Kwame Nkrumah. Un acte très symbolique qui eut une grande répercussion sur l’avenir du Commonwealth »[24].

S’agissant de sa visite en Zimbabwe, on retient que la défunte reine d'Angleterre, qui s'est rendue au Zimbabwe en 1947 et en 1991. En 1947, « À l'époque de la première visite d'Elizabeth au Zimbabwe, le pays était une colonie sous domination britannique dotée d'une certaine autonomie, connue sous le nom de Rhodésie du Sud »[25].

A ce stade, il sied de mentionner que sous le règne d’Elisabeth II, « L’ancien président Robert Mugabe (…) a reçu l’Ordre du Bain le plus honorable en 1986, un ordre de chevalerie britannique et la plus haute distinction jamais décernée à un homme d’État africain »[26].

Certes, il est aussi commode de rappeler qu’en 1986, Robert Mugabe a vu son cas étudié par un comité désigné par le Ministère Britannique des Affaires Étrangères, en anglais : Foreign Affaires, pour lui retirer cette distinction en 2003, mais aucune action n'a été entreprisea refaireavant le 25 juin 2008 quand DavidMiliband, ministre des Affaires étrangères, a signalé la révocation de cette distinction.

Aussi, les zimbabwéens notent que « Les relations coloniales étaient fondées sur l'exploitation et le pillage des ressources, rappelle à l'AFP l'historien PhatisaNyathi. Et par la suite, la principale faiblesse de la reine Elizabeth II est qu'elle n'a jamais élevé la voix contre les violations des droits de l'homme, tant sous Mugabe que sous Mnangagwa, l'actuel président, estime Wright Chirombe, un habitant de Harare »[27].

Pour sa visite en Zambie, au mois d’août 1979 au sommet du Commonwealth à Lusaka, capitale de la Zambie, la reine est arrivée malgré les réticences de son premier ministre. La démarche et le courage de la Reine lui valent les félicitations de Kenneth Kaunda, le premier président de la Zambie indépendante à l’époque(1964-1991).

Pour plus de détails, « En 1979, la situation n’est guère plus calme. Là encore, la Première ministre britannique, Margaret Thatcher, en place depuis le mois de mai, ne souhaite pas que la reine se rende au sommet de Lusaka, situé à seulement 200 km de la frontière rhodésienne. Des avions s'y sont abattus quelques semaines avant sa venue. Si elle y va, sa sécurité ne sera pas assurée, craignent ses conseillers. Mais la reine se rend à Lusaka, contre l’avis de la Première ministre avec qui les relations ont, de toute façon, toujours été froides. Sur place, l’ambiance est électrique et les forces de sécurité sont sur les dents »[28].

Pour les relations de la Reine avec l’empereur éthiopienHaïlé Sélassié, il y a unepolémique pictographique autour de deux photos publiées.

En effet, « Les milieux royalistes y trouvent leur compte... mais aussi les rastas. Ils sont nombreux à partager les deux photos sur les réseaux, assurant qu'on y voit la souveraine britannique s'incliner devant le dernier empereur d'Ethiopie. Rappelons que les adeptes du rastafarisme vouent un culte à Hailé Sélassié Ier, le Roi des rois d'Ethiopie, seigneur des Seigneurs, Lion conquérant du royaume de Juda, Lumière du Monde, élu de Dieu. Descendant du roi Salomon, Haïlé Sélassié est couronné en 1930, chassé par l’invasion italienne entre 1936 et 1941, puis définitivement par les communistes en 1974 »[29].

Cependant, le journaliste français conclut son article en notant que « Difficile aujourd'hui de dire qui sont ces deux femmes, ou même les autres invités. Contactées, les archives nationales éthiopiennes n'ont pas donné suite à nos demandes. Mais si des représentants britanniques étaient très certainement présents à la cérémonie - Life parle de 4000 visiteurs étrangers distingués- ce n'est pas le cas de la Reine Elizabeth II. Qui ne s'est donc jamais agenouillée devant l'Empereur d'Ethiopie Hailé Sélassié Ier »[30].

Une chose est certaine, « beaucoup d’informations stratégiques ne sont pas mises à la disposition de tout le monde et que surtout les Archives nationales d’Éthiopie ne sauraient remettre en question l’un des principes réglementant la gestion orthodoxe des informations probablement classifiées »[31].

Certes, on peut noter également que « Les deux photos offrent à voir Menen et Haïlé Sélassié assis. Tout laisse à penser qu'ils sont en Ethiopie: ils siègent, et des gens se présentent devant eux, se courbant pour les saluer. La Reine Elizabeth II ne peut pas être parmi ces visiteurs, puisqu'elle ne s'est rendue en Ethiopie qu'en 1965(voir les reportages télés d'époque ici ou là, ou encore cet article du Guardian)... Soit trois ans après la mort de l'impératrice Menen »[32].

Il faudra aussi noter que certaines autorités britanniques se sont opposées à la venue de la Reine Elisabeth en Afrique notamment en Afrique du Sud, au Ghana et en Zambie.

Pour Churchill, il n’avait pas apprécié la visite de lareine au Ghana. En effet, « Quand la reine Elizabeth II reçoit, elle aussi, son carton d'invitation par Kwame Nkrumah, pas question de manquer à l'appel. Winston Churchill, figure historique du parti conservateur s’y oppose. Il me semble que ce voyage soulève un certain nombre de problèmes. Outre les risques pesant sur la sécurité de la reine, il donnerait l'impression que nous cautionnons un régime qui se montre de plus en plus autoritaire et qui a emprisonné sans procès des centaines d'opposant, écrit-il dans une lettre adressée au Premier ministre de l’époque, Harold Macmillan »[33].

Quant à Margaret Thatcher, à son tour, elle s’oppose à la visite de la Reine chez l’anticolonialiste marxiste Robert Mugabe. Pour mémoire, on peut retenir qu’en août 1979, le sommet du Commonwealth a lieu à Lusaka, capitale de la Zambie. La Zambie est limitrophe de la Rhodésie du Sud, future Zimbabwe et ancienne colonie britannique. La reine doit s’y rendre. Mais à l’époque, le contexte est particulièrement tendu.Margaret Thatcher pensait qu’Elizabeth II avait une opinion sur le régime d’apartheid du colon Ian Smith bien différente de la sienne, analyse l’historien Philippe Chassaigne. 

A ce niveau, il faudra rappeler que le monarque britannique protège la monarchie, alors que le premier ministre protège la démocratie. Néanmoins, c’est le monarque qui nomme le premier ministre et par conséquent, il est le Chef de l’État.

En tout état de cause, le résumé du livre deChassaignemet en exergue les éléments hégémoniques du pays de la Reine Elisabeth II.

Il se présente comme suit : « La Grande-Bretagne s'est imposée au XIXe siècle sur la scène internationale et a conquis une suprématie mondiale. De 1815 à 1945, cette hyperpuissance politique, économique, technologique et militaire a dominé l'histoire occidentale et ultramarine, avec son Empire colonial sur lequel  le soleil ne se couche jamais »[34].

Il renchérit son schème en stipulant qu’ « Il faut attendre la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour qu’elle soit détrônée par les États-Unis. Confrontée à des difficultés économiques chroniques, les Britanniques doivent réduire leur engagement international, abandonner progressivement leur Empire colonial et hésitent entre engagement européen (ils intègrent l’Union européenne en 1973) et relation spéciale  avec les États-Unis »[35].

Chassaigne clôture ses idées en notant que « La fin du XXe siècle voit le retour sur la scène internationale de la Grande-Bretagne sur les théâtres de guerre : Timor, Afghanistan, Irak… et à travers son action diplomatique, en particulier de M. Thatcher dans la gestion des relations Est-Ouest. Mais ce renouveau aboutit à un éloignement progressif vis-à-vis de l’Union européenne et de ses institutions qui culmine avec le Brexit, qui marque une rupture ou du moins un retrait historique dont les effets sur le plan international restent à venir »[36].

5. Reine Elisabeth II et les présidents congolais

Depuis, son accession à l’indépendance le 30 juin 1960, trois présidents de la République Démocratique du Congo ont effectué des visites au Royaume-Uni dont Mobutu, Kabila et Tshisekedi.

L’intérêt pour l’Afrique de la reine Elisabeth II a consisté aussi à recevoir certains présidents africains. C’est ainsi que nous évoquons le cas de la RépubliqueDémocratique du Congo.

Le Président Mobutu de la République du Zaïre, devenue la RépubliqueDémocratique du Congo et son épouse Marie-Antoinette Mobutu sont accueillis par la reine Elizabeth II, le 12 décembre 1973 à Buckingham Palace.

Pour mémoire, le Palais de Buckingham (Buckingham Palace) est la résidence officielle des souverains britanniques. Situé dans la Cité de Westminster à Londres. Il est à la fois le lieu où se produisent plusieurs événements en relation avec la famille royale britannique et le lieu d'accueil lors de visites de nombre de Chefs d’État, ainsi qu'une attraction touristique de premier plan. Il est le point de convergence du peuple britannique lors des moments de joie, de crise et de peine.

Du 11 au 14 décembre 1973, près de deux ans après la zaïrianisation de son nom, de Joseph-Désiré à Mobutu Sese Seko Kuku Ngendu waza banga, le Maréchal est reçu par le couple royal anglais. Coiffé de son chapeau de peau de léopard, sa canne en main, le président Mobutu, alors âgé de 43 ans, est accompagné de la première dame Marie-Antoinette Mobutu lors de son séjour londonien.

On a noté qu’une arrivée royale avec tapis rouge, garde royale et cérémonie grandiose sont offertes à Mobutu. Sur place, la reine Elizabeth et le Duc d’Édimbourg, le prince Philippe, offrent un banquet à leurs hôtes d’honneur lors duquel la Reine arbore les couleurs vertes, rouge et jaune dans sa tenue en l’honneur du Zaïre.

À ce propos, on retient qu’« En 1973, le monarque britannique Elizabeth II avait offert un banquet d’honneur au Président de l’ex-Zaïre, Joseph-désiré Mobutu.
Suite au décès de la reine, jeudi dernier, les congolais se souviennent de cet évènement historique qui a sans doute marqué l’histoire des relations entre le Royaume-Uni et la République démocratique du Congo »[37].

La description des événements lors de cette visite officielle du président Mobutu peut se présenter comme suit : « La Royal Collection Trust permet de retracer le passage du couple présidentiel zaïrois, de l’arrivée à la Victoria Station à la réception de Buckingham Palace le soir du 14 décembre 1973. C’est fut une des rares fois où la Reine s’est installée dans la calèche royale en accueillant avec un de ses visiteurs, elle les attendait toujours dans son palais »[38].

L’auteur de cet article journalistique note aussi que « Diplomate discrète, la reine a accueilli de nombreux dirigeants mondiaux lors de visites d’État en Grande-Bretagne, mais certains – comme le président Mobutu du Zaïre – étaient plus difficiles à divertir que d’autres, a commenté The Times dans son édition du jeudi 8 décembre, avec la reine Elizabeth et le maréchal Mobutu en Une »[39].

Par ailleurs, nous notons également que « Cette visite intervient lors de l’apogée du Maréchal, selon l’écrivain Jean-Pierre Langellier auteur d’une biographie de Mobutu en 2017. Pour s’affirmer grand parmi les grands, rien ne vaut les voyages. Et d’abord, en Afrique. Mobutu resserre les liens avec ses voisins, se réconcilie avec des ennemis d’hier, comme le Guinéen Sékou Touré, offre ses services pour réconcilier des pays en délicatesse – le Burundi et la Tanzanie, la Tanzanie et l’Ouganda – ou apaiser des guerres civiles, comme au Biafra, province sécessionniste du Nigeria. De 1969 à 1973, il multiplie les rencontres au sommet »[40].

On retient aussi de ce journaliste de Mobutu que « De Londres à Tokyo, de Paris à Washington, du Caire à NewDelhi, de Bucarest à Pyongyang. Il collectionne les hôtes prestigieux : de Gaulle, puis Pompidou, Elizabeth II, Richard Nixon, l’empereur du Japon, Nasser, Kim Il-sung, Ceauşescu, le roi Fayçal d’Arabie, Indira Gandhi, le roi Baudouin, Boumediene.  (…). Si les détails du banquet ne sont pas connus de tous, ce séjour est resté mémorable dans l’histoire entre les deux nations »[41].

Les éléments ci-haut exploités sont dans le livre de Jean-Pierre Langellier sur Mobutu et dont le synopsis se présente comme suit : « Pendant trente-deux ans (1965-1997), Mobutu régna d'une main de fer sur le Congo/Zaïre. Une dictature souvent féroce alliant les crimes de sang, la corruption matérielle et morale, et le pillage éhonté des richesses nationales. L'Histoire porte sur Mobutu un verdict accablant. L'homme à la toque de Léopard n'était pourtant pas un vulgaire tyran : cet ami de l'Occident a joué, pendant la guerre froide, un rôle stratégique de premier plan, promouvant son pays en rempart du communisme en Afrique »[42].

En outre, il est stipulé qu’« Arrivé au pouvoir dans le sillage d'une guerre civile impitoyable, il n'eut de cesse de maintenir l'unité, souvent menacée, du Congo/Zaïre, immense puzzle ethnique aux quelque quatre cent tribus. Mais, il voulut faire plus : doter son peuple d'une conscience nationale en exaltant son identité, ses racines et ses traditions. Ce fut le recours à l'authenticité, une opération singulière, et qui se voulait salubre, de désaliénation mentale »[43].

Enfin, il note que « Cette révolution culturelle s'accompagna, jusqu'à l'extravagance, d'une glorification du Guide suprême. Les aléas de l'économie mondiale aggravés par une gestion catastrophique de l'Etat plongèrent le peuple zaïrois dans la misère et obligèrent Mobutu àdémocratiser à regret son régime. Il se cramponna longtemps à son trône. La maladie et une invasion étrangère le contraignirent de fuir pitoyablement son pays, avant de mourir en exil. C'était il y a juste vingt ans»[44].

S’agissant d’un autre président Congolais, à savoir Joseph Kabila, nos recherches ont démontré qu’il était à Londres, mais elles ne mentionnent pas sa visite auprès de la Reine Elisabeth II.

Ce faisant, nous retenons de la Radio Okapi que « Le président Joseph Kabila arrivé mercredi dans l’après-midi à Londres, deuxième étape de sa tournée européenne après Paris, il s’entretient en tête ce jeudi avec le Premier ministre britannique Tony Blair dans son office du 10, Downing Street, ce jeudi 05.02.2004à 12h30 heure locale »[45].

La presse onusienne mentionne aussi que « Le programme du séjour londonien du Chef de l’État prévoit plusieurs autres entretiens avec d’autres officiels britanniques ainsi que des rencontres avec les milieux d’affaires »[46].

En plus, il est écrit : « Le président congolais qui effectue sa deuxième visite officielle au Royaume-Uni, a été accueilli avec tous les égards dus à un Chef d’État avec honneurs de la Garde royale. On a noté parmi les officiels du protocole d’accueil à son arrivée dans la capitale britannique la présence des représentants de Sa Majesté la Reine d’Angleterre Elizabeth II et du ministère des Affaires Étrangères »[47].

Aussi, note que « Le programme officiel de la visite du président Joseph Kabila à Londres prévoit pour mercredi, outre la rencontre avec le Premier ministre Tony Blair, une série d’autres contacts avec des représentants de différentes compagnies … »[48].

Quant au président en exercice, nous retenons de la même de la Radio Okapi que « Le Président Félix Tshisekedi effectue de ce 19 janvier au 21 janvier sa   première visite au Royaume uni depuis son accession au pouvoir. Au cours de cette visite, il discutera de la coopération, des investissements, de la gouvernance, de la santé, de la gouvernance, de la situation  humanitaire et des efforts conjoints pour lutter contre le changement climatique. Il prendra part au Sommet Royaume Uni-Afrique sur l’investissement »[49].

Pour davantage d’informations, nous notons qu’«En marge du sommet sur l'investissement UK-AFRIQUE qui se déroule dans la ville de Londres, plusieurs chefs d'état et délégations africaines y participent. En outre, le Chef de l’état congolais Félix-Antoine Tshisekedi a pris part à un dîner de gala à Buckingham Palace, offert par sa Majesté la reine Elisabeth. Selon le compte twitter officiel de la présidence de la République Démocratique du Congo, les membres de la famille royale ont accueilli les chefs d'État et de gouvernement au nom de la reine Elisabeth »[50].

Concernant les activités funérailles de la reine Elisabeth II, « Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi a exprimé, à travers sa personne, la compassion et la solidarité des congolais à l’endroit du peuple britannique éploré suite du décès de la reine Elizabeth II, ce lundi 12 septembre 2022, à l’ambassade de la Grande Bretagne à Kinshasa. Arrivé sur les lieux en début d’après-midi, le Chef de l’Etat a été accueilli, en l’absence de l’ambassadeur, par la chargée d’affaires a.i Laura Mazal. Juste l’instant d’une poignée de main, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a été convié à signer le livre de condoléances dans une pièce aménagée dans les locaux de l’ambassade »[51].

Cette source note également qu’« A en croire Félix Tshisekedi a, au nom du peuple congolais et en son nom propre, rendu hommage à la souveraine quasi-intemporellequ’aura été la reine Elizabeth II tout en saluant sonleadership(…) ainsi que salongévité tout aussi exceptionnelle  qui, a-t-il précisé, marqueront à jamais ce bas monde »[52].

6. La mort en Ecosse,pays de Mcbeath (Macbeath), célébrité à Bolobo

Nous savons que c’est l’Union Act qui a permis de construire la Grande-Bretagne, le mariage entre l’Angleterre et l’Ecosse. Et, nous estimons le fait que la Reine Élisabeth II soit morte en Ecosse et enterrée en Angleterre constitue un acte de consolidation de cette union.

Aux premiers moments de l’entreprise de Léopold II au Congo, déjà vers 1880, les britanniques et les Congolais se sont influencés culturellement, notamment avec les Banunu - Bobangi[53] à Bolobo avec notamment le Révérend Mcbeath[54].

Cet Ecossais a permis les célébrités qui ont fait inculturation évangélique chrétienne protestante à travers le BMS à côté de George Grenfell, Hollman Bentley, etc.

Concernant spécialement le peuple Bobangi, nous retenons de célèbre professeur historien Congolais Jérôme Mumbanza qu’ « Un des exemples les plus frappant est celui de la rivière connue sous le nom de l’Ubangi. Ce n’est en réalité rien  d’autre que Mai ma Bobangi[55], par référence au peuple qui habitait les bords de ce cours d’eau inferieure et Bobangi, grand marché d’esclaves et de l’ivoire d’où ce peuple était originaire »[56].

Il note également qu’« il est permis de croire que 13 ans auparavant (1877) les Bamangala étaient encore nombreux et puissants pour jouir d’une certaine hégémonie. (…) c’est pourquoi, reconsidérant les différents passages où Stanley parle  des Mangala ou Bangala (…) c’est là qu’il a livré son trente-unième combat et le plus acharné sur le fleuve. C’est cette agglomération qui fut, selon ses propres dires, la plus puissante qui puisse exister entre Banana et Kisangani [Stanleyville]. C’est là également se trouvaient les plus intrépidesguerriers  et les plus puissantscommerçants »[57].

Ces éléments de cet éminent historien démontrent à suffisance les déterminants caractériels du peuple Bobangi.

Revenant sur Macbeath, nous retenons de cet Écossais qui vivait à Glasgow (Edimbourg), selon les informations reçues de notre père Jean Bateko Bobutaka, le fils ainé d’Adrien Bobutaka[58] qui a été le secrétaire de cet évangélisteet Révérend britannique.

Pour mémoire, après son activisme missionnaire protestant avec MacBeath, Adrien Bobutaka est devenu parmi les premières autorités politico-juridico-administratives du Congo belge dans le cadre de Centre extra coutumier.

Sur ce, on note qu’« Avec le décret du 23 novembre 1931 complété par l’arrêté royal du 6 juillet 1934, les quartiers indigènes devinrent des centres extra-coutumiers. Apparut alors une nouvelle forme de réglementation, appelée  coutume urbaine, et fortement inspirée du droit belge »[59].

La genèse légistique de cette indigénisation du pouvoir politique coloniale  est ainsi présentée dans les lignes qui suivent.

La chefferie et les chefs coutumiers furent reconnus dès 1891 par l’EIC. En 1906, la chefferie devient une subdivision administrative. En 1910, l’administration coloniale envisage l’établissement formellement les chefferies et leur reconnaissance par l’administration belge. Et, le décret du 2 mai 1910 l’intégra au sein de l’administration coloniale. En 1912, la gestion des chefferies fut dévolue aux administrateurs du territoire qui, comme leurs prédécesseurs, avaient aussi la responsabilité du maintien de l’ordre et de la collecte des impôts.

En outre, les chefs et les chefs adjoints  des Centre Extra Coutumier avaient la protection du pouvoir colonial, assimilée à une forme d’immunité.

En support de nos deux auteursprécités, nous notons que « (…), plusieurs textes coloniaux ont créé des juridictions coutumières (les tribunaux de chefferie par le décret du 20 août 1916, les tribunaux de secteur par le décret du 15 avril 1926, les tribunaux de territoire par le décret du 17 mars 1938). Ces juridictions dénommées à l’époquetribunaux indigènes étaient propres aux Africains et concernaient les zones rurales et les quartiers indigènes des zones urbaines. Le principe était que ces juridictions appliquaient les coutumes africaines tant que celles-ci n’étaient pas contraires à la législation et à l’ordre public »[60].

                              Les photos de Mcbeath et d’Adrien Bobutaka

 

 Révérend-pasteur McBeath surnommé MoteyiEwando  et   Adrien Bobutaka (Andalia, 1911-1960), photo de 1957. ( Révérend-pasteur McBeath est arrivé à Bolobo en 1921 et rentre définitivement en Ecosse en 1940. Néanmoins, il continuait à  échanger par correspondance avec son collaborateur Adrien BOBUTAKA jusqu’en 1960, l’année de la mort de notre grand-père).

Il est important de rappeler que la famille de Cecilienne Lobota, la mère  d’Adrien Bobutaka, était puissante à telle enseigne que pendant son fils était responsable du Centre Extra Coutumier de Mushie, son cousin James Gondola surnommé Lobaso gérait le Centre Extra Coutumier à Bolobo.

Parler de Bolobo, sous-entend aussi exploiter le conflit entre le Royaume de Belgique et la Grande-Bretagne, tels sont les éléments qui seront exploités ci-après.

Il sied de rappeler que la difficile relation entre la Grande-Bretagne et la Belgique a eu également comme terrain d’opérationnalisation Bolobo. En effet, au cours du voyage du roi Edouard VII de retour depuis le Danemark par la Belgique le 4 avril 1900, il échappa à une tentative d'assassinat quand Jean-Baptiste Sipido[62] tira à deux reprises sur la fenêtre de son wagon de train pour protester contre la seconde guerre des Boers[63]. Sipido fut arrêté mais acquitté par un tribunal belge, avant de s'enfuir en France. Cela associé avec le dégoût britannique concernant les exactions au Congo belge ternit les relations déjà mauvaises entre les deux pays.

Mais bien avant, il faudra reconnaître que l’acquisition du Congo par le roi Léopold II de la Belgique auprès de Henry Morton Stanley n’était appréciée par les britanniques. A ce propos, il sied de rappeler que lorsque Henry Morton Stanley revient en Europe en janvier 1878, deux délégués du roi Léopold II, le baron Greindl et le général Sanford, l'accueillent à Marseille et lui font part des projets du roi de créer un État dans le bassin du Congo. Ayant des difficultés à obtenir du soutien chez les Britanniques, il accepte. Le 10 juin 1878, Léopold II rencontre Stanley et les deux hommes passent un marché. Stanley va acquérir le Congo pour le roi Léopold II.

Cette hostilité était visible même lors de la Conférence de Berlin où les représentants britanniques n’étaient pas d’accord que le Congo soit entre les mains du souverain belge.

Aussi, cet antagonisme entre les britanniques et la délégation du roi des belges Léopold II a été observé lors de travaux de la Conférence de Berlin (novembre 1884-fevrier 1885).

Le Banunu-Bobangi et d’autres peuples qui étaient proches de britanniques n’ont pas trouvé leur compte après leur départ,surtout après les dénonciations de l’évangéliste britannique protestant Weeks sur les massacres de Léopold II au Congo.

Ce faisant, on peut retenir de ce chrétien protestant britannique que « John Henry Weeks est un important acteur de l'histoire coloniale de l'Afrique Centrale. Il est un des pionniers missionnaires (Baptist Missionary Society) chez les Bakongo et les Bangala[64], et l'ethnographe-chroniqueur prolixe de la vie quotidienne aux bords du Fleuve Congo »[65].

Il est aussi écrit qu’« A un certain moment, il devient le perspicace dénonciateur des méfaits du régime léopoldien. Son apport à la réduction à l'écriture des langues locales et à la formation du lingala, reste encore à préciser mais il est certainement de très grande valeur. De multiples traductions de textes bibliques et d'hymnes religieux ainsi que la publication de la littérature orale (e.a. dans les manuels scolaires) en témoignent »[66].

Avec l’ancrage britannique à bolobo, il ne serait pas aberrant que la RD Congo soit aussi membre de Commonwealth.

6. Bolobo et l’influence chrétienne britannique[67]

Les premiers contacts entre les Banunu-bobangi et l’homme blanc datent de février 1877, et se sont traduits par des confrontations armées contre l’équipe de Stanley. Ce dernier a confirmé que le 14 février1877, ils affrontent les Bangala qui sont les Bobangi.

En Août 1887, Bentley arriva à Bolobo[68], à bord du bateau à vapeur appelé The Peacequ'il avait prêté à Henry Morton Stanley quelques semaines auparavant pour négocier avec les chefs indigènes au sujet de l'installation d'un poste de Mission.

Bolobo est habité par le peuple Nunu-bobangi qui vit à côté d’autres groupements tribaux comprenant les Teke, les Tende et les Sengele qui ont leurs propres langues bantoues.

La rencontre entre les explorateurs britanniques et Bolobo a été rendue possible grâce à l’exploration britannique dirigée par Stanley et William Holman Bentley. Ce dernier était un missionnaire de Baptist Missionary Society au Congo.

Bentley est né à Sudbury, Suffolk, en Angleterre. Son père était un pasteur baptiste protestant. Il a travaillé comme employé de banque avant d'être accepté par le BMS pour sa nouvelle mission au Congo.

Pour son histoire au Congo, on reteindra qu’en 1880, Bentley qui commençait à se faire comprendre de ses ouailles, resta seul à San Salvador qu'il quitta ensuite en 1881 pour accompagner Grenfell vers le Stanley-Pool.

En 1884, il retourne en Angleterre pour un congé. Il prend avec lui un assistant congolais, Nlemvo, qui a travaillé avec lui sur la compilation du dictionnaire et la grammaire de la langue kongo (1887), un livre encore utilisé aujourd'hui. Au cours de ce voyage, il épousa HendrinaKloekers Margo. Bentley retourne au Congo en 1886 pour assumer la responsabilité d'une station sur le cours supérieur du fleuve ; mais la mort de Thomas Comber en 1887 l’en détourna et il s'installa à la station de Ngombe.

Bentley baptisa Wathenla station de Ngombe[69], du nom d'un généreux donateur. Par ailleurs, il favorisa la croissance de l'Eglise kongo en consacrant son expertise linguistique à la traduction du Nouveau Testament en kikongo, laquelle fut achevée en 1893. Il a également traduit certains livres de l’ancien testament en l’occurrence : la Genèse, les Proverbes, et une partie des Psaumes.

Pour ces réalisations, il reçut un doctorat honorifique de la divinité décerné par l'Université de Glasgow. Il mourut à Bristol, en Angleterre.

L’influence anglaise à Bolobo est la conséquence de l’œuvre de Robert Arthington qui a financé l’opération d’évangélisation en Afrique centrale. En effet, « W.-H. Bentley (…) est l'un de trois premiers missionnaires anglais de la Baptist Missionary Society qui répondirent à l'appel lancé par Thomas Comber après son premier voyage effectué à San-Salvador et sa vaine tentative d'atteindre le Stanley-Pool »[70].

Ensuite, «  Il quitta Liverpool le 25 avril 1879, avec Comber, Crudgington et Hartland, dans le but de réaliser le plan tracé par Sir Robert Arthington, riche philanthrope anglais qui avait offert 1000 livres sterling à la Société des Missionsbaptistes pour lui permettre dejeter à travers l'Afrique une chaîne de stations missionnaires du Stanley-Pool à l'Uganda, aussitôt débarqués en Afrique, Bentley et Crudgington se rendirent directement à San Salvador»[71].

Les missionnaires atteignirent péniblement Kintambo (actuellement à Kinshasa) le 10 mars 1881. Froidement accueillis par les populations de l'endroit, ils durent rebrousser chemin et rentrèrent trois mois plus tard à San Salvador où ils trouvèrent leur Mission délaissée par les indigènes. Le soin de tenter un redressement de la situation fut confié à Hartland, tandis que Bentley et Comber reprirent la route du Stanley-Pool.

William Holman Bentley, après avoir épousé Mademoiselle Kloekers en 1885,  et après la naissance de son fils âgé de quelques mois seulement, reprit le chemin de l'Afrique en septembre 1886, avec l'intention de se consacrer, avec Grenfell, à l'évangélisation du Congo supérieur. Il était accompagné de sa femme et de son fils. Pour manifester leur hostilité vis-à-vis des hommes blancs, les Banunu-bobangi les reçurent avec des cris de guerre et des hommes en armes leur intimèrent l'ordre de retourner d’où ils étaient venus.

Les missionnaires de BMS eurent la bonne idée de montrer le bébé de Bentley aux indigènes. Cette apparition produisit sur les Noirs un effet tout à fait imprévu ; car non seulement les menaces cessèrent, mais Bentley, avec sa femme et son fils, devenus tous deux des objets de curiosité, furent priés de venir à terre et les pourparlers aboutirent rapidement.

Les évangélistes du BMS construisirent un hôpital, des écoles, une presse à imprimer, et un Institut Biblique pour la formation des Pasteurs de formation. Le BMS a donné naissance à la Communauté Baptiste du Fleuve Congo (CBFC), membre cofondatrice de l'Eglise du Christ au Congo (ECC). La langue bobangi est utilisée lors du culte dans les deux Eglises protestantes de  Ngamakala et Ncasa. 

Pour l’évangélisation chrétienne de Bolobo, il y a lieu aussi de souligner qu’une Eglise catholique fut érigée par les prêtres européens et les sœurs missionnaires, y compris ceux de la Belgique. En 1889, les missionnaires baptistes implantèrent la première imprimerie à Bolobo.

L’année 1895 marque le début de la rédaction du livre scolaire en langue bobangi intitulé : Monkana mo boso mo tanga (l’alphabétisation). En 1899, il eut la rédaction de la grammaire et du dictionnaire bilingue Anglais-Bobangi et Bobangi-Anglais. En 1905, la première édition du cantique en Bobangi :Nzembo li bonyambe fut publiée. Par ailleurs, la publication du nouveau testament en Bobangi Mbengu etemu embe yesu masiya est intervenue en 1922.

S’agissant de l’autre missionnaire britannique, Comber, il était devenu le précurseur du métier d’ivoire. A ce propos, Jean Bateko Bobutaka[72] raconte que « Bolobo était bien avant l’indépendance du pays, vers les années 1900, un centre pilote de l’ivoire, ouvert par les missionnaires protestants dont l’Anglais Thomas J. Comber qui passa plus tard le flambeau à Georges Grenfell appelé communément NkokoTalatala. Ce centre pilote a formé plusieurs artistes Banunu-bobangi qui, à leur tour, ont appris le métier à d’autres artistes plus nombreux encore »[73].

Les missionnaires ont appris aux Banunu-Bobangi l’art de sculpter l’ivoire à la fin du XIXe siècle, soit vers 1900. Parmi les artistes banunu-bobangiconnus internationalement, nous retenons les noms d’Alfred Liyolo Limbé Mpuanga qui fut maître sculpteur et Ngombe Baseko alias Maître Taureau.

En 1935, Bolobo connut une très forte manifestation spirituelle ou une effusion du Saint-Esprit qui favorisa l’abandon des pratiques fétichistes. Cette manifestation était l’œuvre du Révérend MacBeath et de ses collaborateurs autochtones dont Andalia Bobutaka (Adrien Bobutaka). Bien après, la cousine de Bobutaka, appelée Gilbertine Baka, devint une spiritualiste chrétienne.

De 1886 à 2012, soit 136 ans après l’arrivée des missionnaires britanniques, les archives ecclésiastiques des missionnaires baptistes à Bolobo nous renseignent qu’il y eut un phénomène onomastique d’autochtonisation des noms des missionnaires britanniques qui avaient participé à la composition et à la traduction de certains cantiques à Bobangi. 

Il s’agit notamment de Christopher surnommé Bonkanya et son épouse Mme Christopher surnommée Mama Bonkanya, de Glennie surnommé Ebaka, de Scivener surnommé Ekanda, de Glenesk surnommé Eyoka, de Miss Hickson surnommée Mama Eyoko, de Miss G. E. Lowman surnommée G. Eyoko, de J. A. Clark surnommé Eziba, de Whitehead surnommé Nkasa, de Mrs Whitehead surnommée Mama Nkasa, de Dron surnommé Nzoli, de Michael Richards surnommé Enzimba, de J.C. Garside surnommé J. Ewando. Il faut noter que les Nunu-Bobangi à Bolobo appelaient les Anglais Bangelesa.

Certes, à ce niveau, il est nécessaire de noter que l’inculturation chrétienne protestante chez les Banunu-Bobangi a été de double façade, à savoir : primo, l’influence britannique au peuple Banunu-Bobangi et secundo, les Banunu-Bobangi ont impacté les sujets du monarque britannique.

Aussi, la perspicacité et l’abnégation de Bentley ont été un élément majeur pour la christianisation à Bolobo. Après avoir évangélisé pendant quinze années  en Afrique, il avait acquis une connaissance profonde du pays et des habitants. Son influence sur les populations était grande.

C’est ainsi que « le Gouvernement général de l'Etat Indépendant du Congo n'hésita pas, en 1890, à le nommer Commissaire du district des Cataractes. De son côté, le Roi Léopold II le désigna comme membre de la Commission pour la Protection des Indigènes, instituée en 1897, au moment où furent portées les premières accusations contre les agissements de certains agents vis-à-vis des indigènes»[74].

Ses rapports avec les autorités de l'Etat Indépendant du Congo furent excellents. A cet égard, il sied de rappeler qu’en 1901, un rapport note que« les hauts fonctionnaires de l'Etat Indépendant du Congo ont été très cordiaux et n'ont mis aucun obstacle à notre œuvre. Par l'Acte général de Berlin, la liberté des cultes a été garantie à tous et ses dispositions ont été fidèlement observées »[75].

Un fait important à mentionner est que ce docteur britannique était le pionnier de l’instruction scolaire en Afrique noire, précisément dans les contrées du fleuve Congo où il a séjourné. 

Pour ce faire, il s’est rendu  compte de la méfiance des Noirs vis-à-vis de l'autorité européenne qui se répandait dans toutes les régions au fur et à mesure de la pénétration coloniale, Bentley comprit la nécessité de l'instruction et de l'éducation des enfants des indigènes.

Grâce à son dévouement pour l’amélioration des conditions de vie des autochtones, il leur apprit à lire, à écrire, à calculer, tout en les occupant à des travaux manuels pendant une bonne partie de la journée en vue de leur permettre de contribuer aux frais de leur entretien.

Le couple Bentley était un modèle pour la société d’alors, notamment chez les Banunu-Bobangià Bolobo. En effet, sa femme, HendrinaKloekers Margo, profitant d'un congé en Angleterre, s'initia, sur  les conseils de son mari, à la pratique de l'alphabet morse dans l'espoir d'en faire profiter à ses élèves. Les résultats de cette entreprise pédagogique furent largement profitables  et utiles aux employés et aux fonctionnaires de l’Etat.

Bentley et son épouse ont fait montre de grandes capacités et aptitudes bibliologiques. A cet égard, Bentley  avait largement collaboré à la publication d'un dictionnaire et d'une grammaire de la langue des autochtones. Et avec sa femme, ils ont réussi à  traduire la Bible en langues africaines et en 1892, à son retour en Europe, il a finalisé la traduction du  Nouveau Testament en langues indigènes en plusieurs éditions  qui  furent tirées et vendues aux indigènes.

Madame  Bentley, quant à elle,  publiait à l’intention des indigènes une série de livres scolaires. Bentley fit également paraître un petit journal : L'Aurore nouvelle, tiré par les élèves de l'école eux-mêmes sur les presses qu'il avait installées à Wathen (Ngombe), journal destiné à servir de référence intellectuelle et religieuse aux  chrétiens.

Un autre britannique célèbre à Bolobo était  Georges Grenfell. Il y resta de 1893 à 1900 en vue d’installer la base de sa mission d’évangélisation protestante.

Ces éléments nous amènent à souligner que le règne de la royauté léopoldienne fut un support pour  la promotion de la linguistique congolaise.

Cette vision de l’évangélisation protestante constitue la rampe du lancement de la christianisation en République Démocratique du Congo.

Aussi, nous soulignons qu’étant un produit de l’influence britannique au Congo de par notre généalogie dont les parents sont de la Colonie. Celle-ci est une cité des évolués chrétiens protestants à Bolobo.

Sur ce, Delphin Bateko note que « Bolobo a été construit par des Britanniques comme les Etats-Unis d’Amérique, avec une seule langue l’anglais et des populations venues de partout. À Bolobo, une seule langue Bobangi, langue de l’évangélisation et de l’instruction. (…) L’actuelle cité de Bolobo (ex-Nganda Embe Monyongo), située dans la province du Maï-Ndombe, a été la colonie britannique érigée par la société missionnaire de baptiste (Baptist Missionary Society, BMS) appelée Lobalaka, traduisez Orphelinat. Par ce fait, (…) les originaires de l’ethnie Banunu-Bobangi étaient membres entiers du Commonwealth. En 1889, les missionnaires baptistes placèrent la première imprimerie à Bolobo. En 1890, les britanniques construisent l'Hôpital de Bolobo. C'est le tout le premier Hôpital dans l’arrière-pays en milieu indigène entre Kinshasa et Kisangani »[76].

Fidèle à la culture britannique, nous sommes protestant baptiste pour pérenniser l’esprit de la colonie.

Conclusion

Dans notre livre sur quelques considérations communicologiques[77], nous avons démontré entre autres qu’il y a la communication entre la vie et la mort. On nait pour vivre et mourir, mais ce sontles hommes et les femmes qui se distinguent de par leurpassage sur la terre qui sont immortalisés.

Le monarque britannique Élisabeth II est un cas de figure pour la gestion du pouvoir et son imperium dans la gestion de Commonwealth et la gestion stratégique du monde, elle mérited’être archivée pour la mémoire de l’humanité.

Les hommages planétaires à son endroit se justifient pleinement dans la mesure où elle a su impacter les terriens, et ce, au-delà de son royaume natal.

L’Afrique qu’elle a visitée à plusieurs reprises, autant elle lui est généreuse pour son amour sur elle, autant certaines entreprises de ses gouvernements, en occasionnant les méfaits  pendant la colonisation et l’apartheid, ont altéré son image.

La reine Elisabeth II constitue, à elle seule, la mémoire du Royaume-Uni, de Commonwealth, de sa famille royale, etc. Nous la considérons comme un document d’archives personnalisé.

En fait, nous avons présenté Léon Kengo wa Dondo comme la mémoire personnifiée de la RD Congo en ces termes : « Ce Congolais constitue alors la personnification des archives du parlement, du gouvernement et du pouvoir judiciaire de la République Démocratique du Congo. Léon Kengo est ainsi qualifié des archives nationales comme l’expression de l’individualisation de la mémoire nationale »[78]

Donc, ce monarque britannique est aussi l’expression de l’individualisation de la mémoire du monde, voire d’une partie de l’humanité.

Bolobo était aussi dans la logique de l’Empire britannique et pour les développementalistes, on déplore le fait que cette zone de la République Démocratique du Congo ne semble pas bénéficier de l’attention soutenue du Royaume-Uni pour son développement désirable et durable.



[1]Dans les régimes monarchiques, le terme de prince héritier ou de prince héréditaire désigne celui des membres de la famille souveraine qui succédera au monarque (roi, empereur, prince souverain, etc.) sur le trône. Dans la plupart des pays, le prince héritier porte un titre particulier. On parle de princesse héritière ou de princesse héréditaire lorsqu'il s'agit d'une femme. Lorsqu’on qualifie plus généralement d’héritier présomptif la personne qui est actuellement au premier rang dans l’ordre de succession dynastique, le terme de prince héritier étant réservé à celui qui ne peut pas être déchu de ce rang par la naissance d’un autre prince.

[2]Sally Bedell SMITH et Elisa RODRIGUREZ, Elisabeth II. La vie d'un monarque moderne Normandie,  Éditions des Équateurs, 2018,  586 p.

[3] Ibidem.

[4] Ibidem.

[5]Camille WESTPHAL Perrier, La foi chrétienne de la reine d’Angleterre, Publié le 12 septembre 2022, https://www.infochretienne.com/la-foi-chretienne-de-la-reine-dangleterre/, consulté le 11 septembre 2022 à 12h45.

[6]Reginald POLE (1500-1558) fut le dernier archevêque de Cantorbéry, catholique, cardinal de l’Eglise catholique romaine, légat pontificat à la première session du concile de Trente. Sous le règne de Marie Ire, Pole fut enfin ordonné prêtre le 20 mars 1557 et fut nommé archevêque de Cantorbéry, fonction qu'il allait conserver jusqu'à sa mort. En plus de ses responsabilités sacerdotales, Pole fut le premier ministre de facto de Marie et son conseiller le plus écouté. À ce titre, il contribua aux persécutions et aux exécutions de protestants sur le bûcher qui valurent à la reine le surnom de Marie la sanglante et contribuèrent à nourrir la haine de nombreuses générations de protestants envers l'Église catholique, ce que Pole n'avait pas voulu. Il mourut à Londres le 17 novembre 1558, quelques heures seulement après la reine emportée au cours d'une même épidémie de grippe.

[7]Joseph OLDKNOW,De la validité des ordinations de l'Église Anglicane, 1856, https://books.google.cd/books?id=gAzC3yAlAwAC&pg=PA6&dq=La+Reine+Elisabeth+et+l%E2%80%99Eglise+anglicane&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiMkr323Y_6AhUIDuwKHXBKCs4Q6AF6BAgFEAI#v=onepage&q=La%20Reine%20Elisabeth%20et%20l%E2%80%99Eglise%20anglicane&f=false, consulté le 10 septembre 2022 à 18h21.

[8] Bob BOBUTAKA Bateko, Bibliologie : Science de l’Information  et de la Communication, Saarbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 2015, pp. 383-386.

[9]Tristan de BOURBON, Mort d’Elizabeth II : un rôle de chef d’État, du Commonwealth et de l’Église anglicane, Publié le 09/09/2022 , https://www.la-croix.com/Monde/Mort-dElizabeth-II-role-chef-dEtat-Commonwealth-lEglise-anglicane-2022-09-09-1201232448, consulté le 12/ 09/ 2022 à 17h54.

[10]L’attaque de Pearl Harbor est une attaque surprise menée par les forces aéronavales japonaises le 7 décembre 1941 contre la base navale américaine de Pearl Harbor située sur l’île d’Oahu, dans le territoire américain d’Hawaï.

[11]Le Troisième Reich désigne l'État allemand nazi dirigé par Adolf Hitler de 1933 à 1945. Ce terme est souvent utilisé en alternance avec celui d'Allemagne nazie.

[12] Claire ROULLIERE, La mémoire de la Seconde Guerre Mondiale au Japon ,  Paris, L’Harmattan, 2004, 174 p.
[13] France 24, La princesse Elizabeth, une future reine engagée pour son pays dès la Seconde Guerre mondiale, Publié le : 08/09/2022, https://www.france24.com/fr/europe/20220908-la-princesse-elizabeth-une-future-reine-engag%C3%A9e-pour-son-pays-d%C3%A8s-la-seconde-guerre-mondiale, consulté le 10 septembre 2022 à 19h23.

[14] Ibidem.

[15] Ibidem.

[16]Lina LABIAD, Elisabeth II : quand la reine rejoignait l’armée lors de la Seconde Guerre mondiale, Publié le 10 septembre 2022, https://www.elle.fr/People/La-vie-des-people/News/Elisabeth-II-quand-la-reine-rejoignait-l-armee-lors-de-la-Seconde-Guerre-mondiale-4048626, consulté le 12/ 09/ 2022 à 20h15.
[17] Bob BOBUTAKA Bateko, La France, la Belgique et les deux Congo : Mémoire historique, approche archivologique et communication politique, Paris, Edilivre, 2018, p.84.
[18]Cecilia MACAULAY, La reine Elizabeth II et l'Afrique : une relation de longue date, Publié le 9 septembre 2022, https://www.bbc.com/afrique/region-62855356, consulté le 12/09/ 2022 à 12h56.

[19]Joséphine DEDET ,Mort d’Elizabeth II : la reine et l’Afrique, sept décennies d’histoire, 8 septembre 2022 à 19:49, Mis à jour le 9 septembre 2022 à 10:09, https://www.jeuneafrique.com/141103/politique/royaume-uni-lisabeth-deces/, consulté le 12 septembre 202, 10h35.

[20]Benjamin BERAUD, Mort d’Elizabeth II : la reine et les républiques africaines du Commonwealth en trois événements, Publié le 01 JUIN 2022,  Mise à jour le 09.09.2022 à 16:01,

 https://information.tv5monde.com/afrique/jubile-d-elizabeth-ii-la-reine-et-les-republiques-africaines-du-commonwealth-en-trois, consulté le 11 septembre 2022 à 18h56.

[21] Ibidem.

[22]Philippe CHASSAIGNE, La Grande-Bretagne et le monde. De 1815 à nos jours, 2e  éd., Paris, Armand Colin, 352 p.

[23]Cecilia MACAULAY, La reine Elizabeth II et l'Afrique : une relation de longue date, Publié le 9 septembre 2022, https://www.bbc.com/afrique/region-62855356, consulté le 12/09/ 2022 à 15h42.

[24]Dominique BONNET, Quand Elizabeth II sauvait le Commonwealth en 1961 par une danse, Publié le 11/09/2022 à 10:59, Mis à jour le 11/09/2022 à 11:05, https://www.parismatch.com/royal-blog/quand-elizabeth-ii-sauvait-le-commonwealth-en-1961-par-une-danse-216060, consulté le 12 septembre 2022 à 21h45.
[25]Africanews, Zimbabwe : service commémoratif en l'honneur de la reine Elizabeth II, Publié le 16/09  à12:22, https://fr.africanews.com/2022/09/15/zimbabwe-service-commemoratif-en-lhonneur-de-la-reine-elizabeth-ii//, consulté le 17 septembre 2022 à 12h34.
[26]Sandra, Zimbabwe et Elizabeth II, une histoire d’amour et de haine, https://fr.trenddetail.com/nouvelles/98401.html, consulté le 16 août 2022 à 19h23.
[27] AFP, Le Zimbabwe et Elizabeth II, une histoire d'amour et de haine, Publié le 16 septembre 2022, https://www.voaafrique.com/a/le-zimbabwe-et-la-reine-elizabeth-ii-une-histoire-d-amour-et-de-haine/6750154.html, consulté le 17 août 2022 à 11h45.

[28]Benjamin BERAUD, Mort d’Elizabeth II : la reine et les républiques africaines du Commonwealth en trois événements, Publié le 01 JUIN 2022,  Mise à jour le 09.09.2022 à 16:01,

 https://information.tv5monde.com/afrique/jubile-d-elizabeth-ii-la-reine-et-les-republiques-africaines-du-commonwealth-en-trois, consulté le 11 septembre 2022 à 21h22.

[29]Fabien LEBOUCQ, La reine Elizabeth II s'est-elle agenouillée devant l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié Ier ?, Publié le 15 mars 2018 à 11h44, https://www.liberation.fr/checknews/2018/03/15/la-reine-elizabeth-ii-s-est-elle-agenouillee-devant-l-empereur-ethiopien-haile-selassie-ier_1653281/, consulté le 25 janvier 2020 à 18h45.

[30]Africanews, Zimbabwe : service commémoratif en l'honneur de la reine Elizabeth II, Publié le 16/09  à12:22, https://fr.africanews.com/2022/09/15/zimbabwe-service-commemoratif-en-lhonneur-de-la-reine-elizabeth-ii//, consulté le 17 septembre 2022 à 21h14.                                                                                     

[31] Bob BOBUTAKA Bateko, Afrique de la Mémoire et Politique documentaire de Djibouti-Nation, Mauritius, Éditions Universitaires Européennes, 2021, p. 117.

[32]Fabien LEBOUCQ, CheckNews : La reine Elizabeth II s'est-elle agenouillée devant l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié Ier ?,

Publié le 15 mars 2018 à 11h44, https://www.liberation.fr/checknews/2018/03/15/la-reine-elizabeth-ii-s-est-elle-agenouillee-devant-l-empereur-ethiopien-haile-selassie-ier_1653281/, consulté le 24 juillet 2022 à 16h45.

[33]Ibidem.

[34] Idem, page de synopsis.

[35] Ibidem.

[36]Ibidem.

[37]Brothermyephre.com, RDC-UK : les congolais se souviennent du « banquet d’honneur » que la reine Elizabeth II avait offert au président Mobutu en 1973, Publié le 9 septembre 2022, https://brothermyephre.com/2022/09/09/rdc-uk-les-congolais-se-souviennent-du-banquet-dhonneur-que-la-reine-elizabeth-ii-avaait-offert-au-president-mobutu-en-1973/, consulté le 14 septembre 2022 à 10h34.

[38]Janvier BARHAHIGA, Décès d’Elizabeth II : Mobutu a passé 4 jours au palais de Buckingham auprès de la reine en 1973, Publié le 9 septembre 2020, https://bkinfos.net/news/deces-delizabeth-ii-mobutu-a-passe-4-jours-au-palais-de-buckingham-aupres-de-la-reine-en-1973/#.YyGdanbMLIU, consulté le 14 septembre 2022 à 10h56.

[39]Ibidem.

[40] Ibidem

[41] Ibidem.

[42]Jean-Pierre LANGELLIER, Mobutu, Paris,  Perrin, 2017, 227 p.

[43] Ibidem.

[44]Ibidem.

[45]Radio Okapi, Visite du président Joseph Kabila à Londres : le Chef de l’États’entretient jeudi en fin de matin à avec le Premier ministre Tony Blair,Publié le 23/02/2004 - 14:51 | Modifié le 06/08/2015 - 10:44, https://www.radiookapi.net/sans-categorie/2004/02/23/visite-du-president-joseph-kabila-a-londres-le-chef-de-rnrnletat-sentretient-jeudi-en-fin-de-matin-a-avec-le-premier-ministre-tony-blair-3, consulté le 10 décembre 2022 à 19h56.

[46] Ibidem.

[47] Ibidem.

[48] Ibidem.
[49] Radio Okapi,RDC : Félix Tshisekedi à Londres pour participer au sommet Royaume-Uni-Afrique sur l’investissement, Publié le 19/01/2020 - 11:25 | Modifié le 19/01/2020 - 11:25, https://www.radiookapi.net/2020/01/19/actualite/politique/rdc-felix-tshisekedi-londres-pour-participer-au-sommet-royaume-uni, consulté le 9 septembre 2022 à 18h12.
[50]Pop KIDIMBU, Sommet UK-Afrique : Félix Tshisekedi a pris part à un dîner offert par la reine Elisabeth, https://www.factuel.cd/2020/01/21/sommet-uk-afrique-felix-tshisekedi-pris-part-un-diner-offert-par-la-reine-elisabeth, consulté le 12 septembre 2022 à 15h34.
[51] Gauthier MASASU, Décès de la Reine Élisabeth : Félix Tshisekedi signe le livre des condoléances à l’ambassade de la Grande Bretagne, Publié le 12 septembre 2022, https://www.carmelmedia.info/2022/09/12/deces-de-la-reine-elisabeth-felix-tshisekedi-signe-le-livre-des-condoleances-a-lambassade-de-la-grande-bretagne/, consulté le 14/ 09/ 2022 à 20h45.

 

[52]Ibidem.

[53][BANGI] The Bangi language, or Bobangi, is a relative and main lexical source of the Lingala language spoken in central Africa. Dialects of the language are spoken on both sides of the Ubangi and Congo Rivers.

[54]Breon MITCHELL, An Annotated Bibliography of Bilingual and Polyglot Dictionaries and Vocabularies of the Languages of the World held at Indiana University, Bloomington, https://bibsocamer.org/wp-content/uploads/mitchellbiblangoworldletA-E2016.pdf, consulté le 17 septembre 2022 à 15h56.

[55] Traduit en les eaux des Bobangi.

[56] MUMBANZA mwaBawele, « Les Mangala et les Bangala : Notes supplémentaires », in Likundoli : Enquête d’histoire Zaïroise, n* 2, vol.2, 1974, Université Nationale du Zaïre, Campus de Lubumbashi, Faculté des Lettres, Sociétés des historiens Zaïrois,  p. 146

[57] Idem, pp.140-141.

[58] Par après, il était nommé Chef Adjoint du Centre Extra-Coutumier à Mushie, Mai-Ndombe , Bandundu, RD Congo. Il est mort bourgmestre de Mushie, élu lors des élections de 1957 organisées pendant la colonisation belge toujours  à Mushie.

[59] Jean BATTORY et Thierry VIRCOULON, Les pouvoirs coutumiers en RDC Institutionnalisation, politisation et résilience, Notes de l’Ifri, mars 2020, https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/note_battory_virdoulon_rdc_2020_complet_okes.pdf, consulté le 17 septembre 2022 à 15h31.

[60] Ibidem.

[61] Il est arrivé à Bolobo en 1921 et rentre définitivement en Ecosse en 1940. Néanmoins, il continuait à  échanger par correspondance avec son collaborateur Adrien BOBUTAKA jusqu’en 1960, l’année de la mort de notre grand-père.

[62]Jean-BatisteVictore SIPIDO (20 décembre 1884 – 20 août 1959) est un anarchiste belge qui, le 4 avril 1900, tenta d'assassiner le prince de Galles, futur Roi Édouard VII.

[63]La seconde guerre des Boers généralement désignée comme la guerre des Boers ou encore la guerre d'Afrique du Sud (en dehors de l'Afrique du Sud), la deuxième guerre anglo-boer (chez de nombreux Sud-Africains) et en afrikaans Boereoorlog ou Tweede Vryheidsoorlog (deuxième guerre de Libération), désigne le second conflit intervenu en Afrique du Sud du 11 octobre 1899 au 31 mai 1902, entre les Britanniques et les habitants des deux principales républiques boers indépendantes. Elle fait suite à la première guerre des Boers. À la fin de ce deuxième conflit, les deux républiques boers, l'État libre d'Orange et la république sud-africaine du Transvaal, perdirent leur indépendance et furent intégrées à l'Empire britannique. Cependant, d'importantes concessions furent accordées aux deux républiques. Les Boers étaient les descendants des premiers colons d'origine néerlandaise, allemande et de huguenots chassés de France, arrivés en Afrique du Sud aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme de Boer (paysan ou fermier en néerlandais), qui désignait principalement les habitants des républiques boers, laissera, au XXe siècle, la place à celui d'Afrikaner pour désigner l'ensemble de cette communauté blanche d'Afrique du Sud.

[64] Terme bangala est la déformation de bongala par Stanley après sa 31e bataille sur le fleuve Congo le 14 février 1877 à Bolobo, alors appelé Mabale  contre les Bobangi. En fait, après les hostilités, l’explorateur britannique-américain demanda à ce peuple qui êtes-vous ? Ils répondirent avec vaillance, à travers une incompréhension communicationnelle, qu’ils sont puissants et colériques, en termes,bongalabe. Ce concept a été généralisé par après pour identifier les habitants du fleuve et de l’affluant d’Oubangi.

[65]Honoré VINCK, « Bio-bibliographie de John Henry WEEKS, missionnaire et ethnologue au Congo (1861 - 1924) » in Centre Æquatoria: Centre de Recherches Culturelles Africanistes, Publié d'abord dans Annales Æquatoria 21(2000)213-223, http://www.aequatoria.be/04frans/032biobiblio/0321WEEKS.htm, consulté le 10/ 09/ 2022 à 17h34.

[66]Ibidem.

[67] Bob BOBUTAKA Bateko, RD Congo-Belgique : Archives, Bibliothèque et Bibliologie, Saarbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 2013, pp. 29-35.

[68]Bolobo est un territoire et une cité de la province du Bandundu en République Démocratique du Congo et est situé à 330 km de la capitale, Kinshasa. Le territoire de Bolobo est bordé à l'ouest par le fleuve Congo (+/- 330 km); il est traversé au sud par la rivière Kwa qui sépare le territoire de Bolobo de celui de Kwamouth et se jette sur le fleuve Congo au niveau de la cité de Kwamouth (bouche de Kwa). La cité de Bolobo est habitée par trois peuples,  les Nunu-Bobangi, qui ont immigré de la rivière Ubangi Tékés, les Tendes[]. La région est très riche en poissons.

[69] Le village Humbu, peuple originaire de l’actuelle ville-capitale Kinshasa. C’est la terre natale de Sinamama, le père de Gaston Ngaliem qui est le père de Beatrice Bisele Ngaliema (Notre mère 1948-).

[70]Holman BENTLEY, Missionnaire protestant [Sudbur y (Suffolk, Angleterre), 30.10.1855-Bristol, ? 1905], http://www.kaowarsom.be/documents/bbom/Tome_I/Bentley.W_Holman.pdf, consulté le 23 avril 2020 à 18h12.

[71] Ibidem.

[72] Il est né en 1937 à Bolobo et mort en 2015 à Kinshasa.

[73]Stéphane ETINGA,Bolobo : Le bastion de l’ivoire congolais, in Le potentiel n*4958 du Jeudi 15 Avril 2010, p.14.

[74]HolmanBENTLEY, Missionnaire protestant [Sudbur y (Suffol, 2 avril 1948, http://www.kaowarsom.be/documents/bbom/Tome_I/Bentley.W_Holman.pdf, consulté le 30 octobre 2013.

[75] Ibidem.

[76] Delphin BATEKO Moyikoli, Britanniques chez les Banunu-Bobangi : l’influence de leurs littératures en RDC, Publié le 26 juillet 2019, http://archivistebateko.canalblog.com/archives/2019/07/26/37523677.html, consulté le 18 septembre 2022 à12h56.

[77]Bob BOBUTAKA Bateko, Communication politique, communication des organisations, communication sociale et communication scientifique, Paris, Edilivre, 2018, 362 p.

[78] Bob BOBUTAKA Bateko,  Archives de Droit, de Politologie et de Légistique : Théorisation sur  Léon KengowaDondo, Tome 1, Paris, Edilivre, 2020, p. i.

 



 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Documentation et archives
  • Dans ce blog, sont publiées des reflexions sur le monde documentaire (archives, Documentation et Bibliothèque). La politique quelques fois interesserait ce blog et certaines photos de grands évènements en Afrique (RDC).
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité