RDC : organisation des archives et de la documentation diplomatique s’impose

En marge de la semaine des Affaires étrangères qui va se tenir à la fin du mois de février 2022, Delphin Bateko, chercheur indépendant, archiviste et documentaliste, a adressé, le 14 février 2022, au vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, une correspondance avec comme objet « Proposition de réorganisation des archives et de la documentation diplomatique ». 

Dans ce document, le chercheur congolais plaide le renforcement de la diplomatie congolaise. Ses propositions reposent sur la réorganisation des services documentaires (archives et documentation) diplomatiques qui sont les piliers du fonctionnement d’une diplomatie dans un Etat moderne. Cette activité est d’autant plus importante à un moment où le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est déjà lancé dans une offensive diplomatique tous azimuts, sur tous les fronts, dans le souci de redorer l’image de marque de la RDC dans le concert des nations. 

En clair, la RDC se borne à désigner et affecter les diplomates, sans se soucier de l’organisation de l’administration diplomatique. Dans cette optique, poursuit le document, le ministère des Affaires étrangères devrait se lancer dans une vaste entreprise de réorganisation de la documentation diplomatique du pays, avec le concours des spécialistes congolais du secteur de la documentation (archivistes, archivologues, bibliologues, documentalistes et bibliothécaires). Ceci, pour créer un courant de services de documentation participative ou la documentation qui agit en faveur de notre diplomatie.

 La finalité de cette action est d’aboutir à une gestion efficace de la documentation diplomatique du pays, afin de conférer au ministère des Affaires étrangères la capacité de contrôler le circuit documentaire diplomatique, d’une part, et d’être au courant de toutes les informations publiées en temps réel sur le pays, à travers le monde, d’autre part. 

De plus, le chercheur congolais plaide pour la formation des archivistes et documentalistes diplomatiques sur l’approche bibliologique de traitement des documents sensibles afin qu’ils deviennent cette courroie de transmission entre les archives des ambassades congolaises, à travers le monde, et celles du ministère des Affaires étrangères à Kinshasa.

Entretemps, Delphin Bateko rappelle que les archives des Affaires étrangères sont traités selon l’approche « Record Management » et non suivant l’approche « Historiographique » de l’Institut National des Archives du Congo (INACO).

Expert du secteur des archives et de la documentation, M. Bateko relève par ailleurs qu’à cause de la mauvaise organisation du secteur des archives et de la documentation diplomatique, le pays ne dispose pas d’acte d’indépendance authentique signé le 30 juin 1960 à Kinshasa, entre le Royaume de Belgique et la République démocratique du Congo.

A moins que l’on profite de la prochaine visite du Roi Philippe de Belgique pour régler cette épineuse question et l’on obtienne de l’ancienne métropole la copie de ce précieux document que l’on présenterait officiellement aux Congolais à la faveur de cette visite du souverain belge en terre congolaise.

En plus 60 ans d’indépendance, il serait souhaitable que l’État congolais concrétise le projet de création des archives d’État. Structure sera rattachée à la Présidence de la République, elle aura comme mission la gestion des archives du secteur régalien du pays, notamment les archives des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Intérieur, des Finances et de la Justice.

L’Institut National des Archives du Congo (INACO) resterait dans son rôle régalien de conserver la mémoire historique du pays ou les archives culturelles que tout le monde peut consulter, sans beaucoup de contraintes.