Covid-19 face au monde du livre, de la presse écrite et des archives

 Delphin Bateko(delphinbateko@yahoo.fr) 

 Les livres, les journaux et d’autres documents écrits sont manipulables et donc susceptibles d’exposer ceux qui les touchent ou les échangent à la contamination au Coronavirus. Que faire pour épargner des milliers de lecteurs qui fréquentent les bibliothèques de ne pas s’exposer – à l’instar de certains pays occidentaux comme l’Italie – qui a imposé une désinfestation des mains avant de toucher à l’argent ou au livre ?

Le Corona 19 vient de bousculer le monde. Il a créé la méfiance parmi les individus entre eux et les individus et leurs biens. Cet état de choses n’a pas épargné le monde du livre et de la documentation. Il y a donc naissance de méfiance entre les utilisateurs des documents physiques. Les utilisateurs de demain vont plus tourner leur regard vers le monde des documents virtuels pour éviter la maladie.

La présence de la Covid-19 dans le monde documentaire a donné naissance à la conjonction « Si » entre les documentalistes (archiviste, bibliothécaire et documentaliste) ou les libraires et les usagers (utilisateurs, lecteur et les acheteurs des documents). Ce monde est frappé par les trois (3) Si : Et Si le libraire ou revendeur des journaux a été contracté du Coronavirus, Et Si le bibliothécaire ou l’archiviste a été malade, Et Si le lecteur ou acheteur du livre est atteint du COVID19 ?  Ces trois réactions démontrent combien le manque de confiance est en train de s’installer dans le monde savant. Il faut rappeler qu’avant la Covid-19, d’autres maladies ont déjà dérangé le monde de la documentation, à l’instar de nosoconiose (Maladie professionnelle due à l’intention de poussière). C’est aussi une maladie contagieuse des abeilles affectant le tube digestif. 

Le monde du livre est obligé d’être considéré comme toujours le monde savant et le monde des savants. Car la lecture alimente l’intelligence et donne l’intelligence de l’homme, la force de se positionner devant une situation donnée. Autrement dit, le mariage entre la documentation et la lecture donne naissance à des solutions. 

C’est pour cette raison que les hommes éclairés bien avant cette pandémie, avaient déjà mis en place des garde-fous pour protéger le monde documentaire et ses usagers. Cela est justifié par la création du monde virtuel ou le monde numérique. Ce monde a mis les données de recherche à la portée de tout le monde. Et l’échange entre les êtres humains est devenu très facile. Il suffit d’être connecté. Aujourd’hui, nous sommes dans le monde de « télé-lecture » (la lecture à distance d’un document électronique à l’aide de l’Internet) ou lecture en ligne et la « télé-bibliothèque » (consultation de bibliothèque à distance au moyen de l’Internet). 

La documentation dans le monde numérique     

Nous constatons ce dernier temps que la majorité de disciplines du monde des Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) sont déjà mutées vers le numérique. On peut citer, entre autres, le Journalisme, l’Édition, la Bibliothèque, la Documentation et des Archives. 

En ce qui concerne la presse, nous avons aujourd’hui le journal en ligne, journal électronique, ou encore e-journal qui est un journal publié sur Internet. Dans l’esprit de l’invention du journal en ligne, il était question de faire une large diffusion des informations publiées dans la presse papier. Car la première version en ligne est celle de la version électronique ou la version papier. C’est cette version qui est exportée en PDF. 

C’est seulement après qu’un autre style d’écriture journalistique va voir le jour. Il s’agit de la version exclusivement en ligne ou version exclusivement électronique. Cette version a un style international. C’est-à-dire que, pour des raisons de précisions, elle utilise les points cardinaux (Nord, Sud, Est et Ouest) et les localisations géographiques (kilomètres) pour faciliter la compréhension de ceux qui ne connaissent pas le lieu où se déroule l’événement. 

Mais, bien avant cette démarche en ligne, d’autres médias prenaient des abonnements électroniques pour leurs abonnées à l’aide de CD. Par exemple, Le Monde diplomatique. 

Pour rappel, c’est en 1951 que la poste britannique avait commencé à travailler sur un service d’informations électroniques connu sous le nom de Prestel. Celui-ci fournissait des informations et renseignements électroniques, de même que des services comme la banque à domicile ou la réservation de billets d’avion, tous reliés à des terminaux spéciaux. En 1972, la France donnera un nouveau souffle au projet du journal en ligne (électronique) dénommé Minitel. La première expérience du journal électronique véritable est celle du quotidien américain San José Mercury News qui a lancé en 1993 une version électronique, Le Mercury center. 

En RDC, la mise en ligne des informations a commencé vers fin 1999 et début 2000. Au début, la version utilisée était la version papier. Mais bien avant cette époque, ces sont les Américains qui publiaient les informations des médias africains dans leurs sites web car ces derniers n’avaient pas de site web. La version exclusivement en ligne n’a commencé en RDC qu’après 2002. 

En ce qui concerne l’édition des livres en ligne, elle a été créée en juillet 1971 par Michael Hart qui a lancé le Projet Gutenberg pour éditer le livre numérique ou le livre électronique. Ce mode de diffusion permet aussi la vente des livres. 

Partant du monde des archives, il y a encore des hésitations, car les archives sont un monde de confidences et il y a nécessité de la mise en place d’une loi autorisant la numérisation des archives pour éviter l’accessibilité au public non autorisé à certains secrets d’État ainsi que la détermination de type de document à numériser.